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Terminale L - Les Pensées : protocole de lecture proposé aux élèves

09 / 02 / 2009 | le GREID Lettres

Comment faire lire aux élèves Les Pensées ?

Proposition d’un protocole de lecture (voir document joint)

 

-fonctionnement : deux systèmes, en fonction des liasses. Soit on lit la liasse ensemble en classe et on remplit le tableau ci-joint, soit les élèves lisent seuls la liasse à la maison et complètent le questionnaire.

 

-les colonnes du tableau : pourquoi pas tous les fragments (difficulté, temps, fragments qui ne se comprennent qu’à la lumière de fragments qui sont hors-programme comme le fragment 38 sur les deux infinis) ; thème/thèse (pour répondre à toutes les questions

 

 -sur un fragment en particulier : 41 (imagination), 56 (justice), 126 (divertissement)

 

 -sur un thème particulier : l’imagination, la conception de la justice,...

 

 -sur l’anthropologie de manière plus générale : vision pessimiste de l’homme, comment expliquer les titres des liasses,...

 

 -sur la forme : procédés de la persuasion, esthétique du fragment...

 

Suggestion : ajouter une colonne « écho ». Plusieurs avantages :

 

 -le repérage devient assez vite un jeu pour les élèves (faire des paires !)

 

 -donne confiance aux élèves : la deuxième fois ou la troisième fois qu’ils tombent sur une allusion, une anecdote,... ils la comprennent mieux. Horizon : comprendre l’ensemble du texte au programme !

 

 -permet de mieux comprendre la technique de persuasion de Pascal : revenir sans cesse sur le métier, ne pas écrire un raisonnement définitif mais mettre plusieurs couches, semer le doute par des coups de boutoir répétés.

 

Suggestion 2 : cf. proposition sur weblettre : donner une liste de notions importantes et inviter les élèves à identifier à quelle notion se rapporte chacune des pensées (+ souligner en couleur les implications du locuteurs, les exemples,...).

 

-utilisation du tableau : penser à revenir à la fin sur le titre de la liasse (« Vanité », …) sous forme de bilan, mais aussi en complétant par des textes annexes ou des documents iconographiques... Voir exemple pour la première liasse.

 

-questionnaire : quelques questions qui invitent à lire certains fragments en détails et à faire des rapprochements entre différents fragments de manière à préparer les réponses aux questions type bac.

 

 

 

Exemple : lecture de la liasse « Vanité »

 

Documents complémentaires :

 

-au fil du chemin : pour éclairer certains fragments (soit sur le sens, soit sur la forme)

 

Pour la lecture du fragment 19 : Les Ambassadeurs de Holbein.

 

Commandé par Jean de Dinteville, noble français, ambassadeur de François Ier à Londres, et seigneur de Polisy. Il aurait eu pour objet de sceller son amitié avec Georges de Selve, évêque de Lavour, de passage à Londres. Dimension commémorative (action concialiatrice de Dinteville auprès du pape, concernant l’annulation du mariage d’Henry VIII et de Catherine d’Aragon.

 

A gauche Dinteville, 29 ans (c’est écrit sur son poignard), à droite, Selve, 25 ans (c’est écrit sur le livre). Celui de gauche a l’air beaucoup plus ouvert que l’autre, qui tient son manteau resserré sur lui. Rideau de brocard vert derrière et perspective au sol qui imite les carreaux de l’abbaye de Westminster.

 

Les objets, qui témoignent comme le sol de l’art de la perspective du peintre, soulignent l’intérêt des deux hommes pour la culture humaniste (arithmétique, géométrie, astronomie, musique) et leur piété. En haut univers céleste, en bas univers terrestre.

 

Au sol, anamorphose : une tête de mort. Quand on la voit apparaître, tout le reste s’effondre : ce n’était qu’une belle apparence. De plus, on se trouve dans l’axe du crucifix.

 

Finalement, il s’agit d’une vanité, qui nous invite à aller au-delà des apparences et des biens matériels pour prendre conscience de notre condition de mortel. L’anamorphose définit le point d’où l’on voit bien, d’où l’on juge bien pour reprendre l’expression de Pascal.

 

Pour la lecture du fragment 41 :

 

Extrait de Montaigne : rappeler que Pascal a lu attentivement les Essais (pyrrhoniens).

 

Extrait des Caractères de La Bruyère : variété des formes. Certains passages s’organisent comme des caractères tandis que d’autres ressemblent davantage à des maximes (fr. 36). Permet aussi d’évoquer le XVII comme siècle des moralistes :

 

 -recul sur la société

 

 -pessimisme

 

 -art de peindre

 

Extrait de Dom Juan : version comique de la réflexion de Pascal sur la puissance de l’imagination à travers le personnage de Sganarelle, ridicule.

 

-en terme de bilan :

 

Extrait de l’Ecclésiaste pour bien comprendre le sens de « vanité » et lecture d’un extrait de l’oraison funèbre de Bossuet.

 

Analyse d’une vanité : Renard de Saint-André (Marseille).

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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