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Remédier aux difficultés des élèves en série ST2S - Des pistes pour un enseignement commun

18 / 05 / 2010 | le GREID Lettres
 
Mme Bérangère Dreux, enseignante au LP Auguste Perdonnet, Thorigny
Compte rendu écrit par Mme Séverine Cheinet, Lycée Henri Moissan, Meaux
 
Cet après-midi d’étude visait à comprendre le fonctionnement des BEP pour aider à la liaison entre lycée professionnel et lycée général. Très vite l’échange a visé à proposer des solutions communes pour des problèmes communs.

Constat des difficultés

Les problèmes sont les mêmes : beaucoup de casquettes, et peu d’horaires.
Les effectifs sont lourds, et aucun dédoublement n’est possible dans les sections professionnelles, dans les lycées généraux on « compte les textes ». La réforme des lycées professionnels suppose un programme encore très exigent, mais en trois ans au lieu de quatre.
Dans les deux filières les sujets à l’examen semblent toujours idéaux par rapport au niveau réel.
Dans les deux filières les élèves oublient au fur et à mesure, et semblent repartir à zéro chaque année, ou à chaque début de séquence. Ils ne remobilisent pas les acquis. Et donc ils n’arrivent pas à sortir de la paraphrase. Sans doute comprennent mal ce qu’on attend d’eux. Ils ont sans doute du mal à comprendre la notion et l’intérêt d’un procédé.
Le problème, c’est aussi la prise de note, et la trace écrite. Les élèves ne sont pas autonomes.
Les professeurs de lettres-histoires sont les seuls à faire écrire et rédiger en pro. Même en mathématiques les élèves rédigent peu. Effectivement en BEP à l’examen on demande 25 lignes et 100 à l’EAF (ou en BTS … ou CPC).
En conclusion : les élèves ont beaucoup de compétences, mais ont des difficultés à les remobiliser. Par ailleurs ces compétences entrent dans un cadre moins rigide que les normes de l’EAF.

Gagner du temps

Ne pas avoir peur de perdre du temps pour en gagner, surtout en 2de pour anticiper sur la 1re. Oser passer deux heures de remédiation sur un devoir pour les suivants, ou sur une heure sur quelques figures de style.
Suivre les élèves, entre la 2de et la 1re pour établir une progression sur deux ans, ce qui permet de gagner en temps et en efficacité.
Utiliser les documents iconographiques ou sonores, qui dont une aide à la mémorisation et limitent les traces écrites.
Utiliser les jeux de rôle pour la mise en place des discours. Permet aussi d’évaluer l’oral.
Limiter le nombre d’éléments à mettre en évidence sur le texte, mais passer du temps sur quelques éléments majeurs. Un ou deux éléments de structure et un procédé d’écriture.
Travail interdisciplinaire, et avec les documentalistes. De l’intérêt d’avoir les élèves sur deux ans, de travailler en équipe, d’anticiper l’année précédente pour organiser le travail très en amont.
Intérêt d’exploiter les AI, voire de fixer les AI sur un thème déterminé, sur lequel tous les enseignants ont travaillé en amont, et présentent une progression commune.

La trace écrite

Penser à exploiter le tableau.
Comment construire une trace écrite sur la notion de romantisme :
Aller rechercher chez soi la définition du Romantisme.
Lister les mots importants ou les dates clefs, les personnages clefs pour que la trace viennent d’elle et non « dictée ». Cette liste faite dans la partie droite du tableau.
Ensuite : dans quel ordre il faudrait présenter cela ? Puis chaque élève rédige dans l’ordre qui a été trouvé.
Deux illustrations : essayer de retrouver les titres, points communs entre les deux tableaux.
L’ensemble prend 40 minutes, la trace écrite fait moins d’une page, mais ce qui est dans le domaine commun représenté dans la partie centrale du tableau.
A gauche du tableau : on note les pistes non exploitées.
Ceci apparaît comme un intermédiaire vers une prise de note de type plus universitaire, qui doit être atteint en fin de lycée général. Considérer qu’en fin de BEP les élèves sont à ce stade intermédiaire.
 
Faire remplir des tableaux de synthèse en fin de séance. Une colonne remplie avec le professeur et deux en autonomie. Pourquoi ne pas passer dans les rangs pour noter rapidement directement dans le cahier le travail pour « motiver » les plus réticents.
 

Evaluation et correction

Le niveau d’exigence des questions est élevé en BEP. Mais le niveau réel des copies est très loin de ce niveau.
Comment donner le barème ? Détailler un barème de sujet d’écriture en distinguant les différents éléments d’évaluation. Ou fiche d’auto-évaluation ? donnée ou construite par les élèves ? organiser des séances de correction entres pairs.
Distribuer et commenter les grilles de corrections officielles, pour qu’ils en prennent conscience.
Attention : les élèves ne reçoivent pas de la même manière les annotations. Certains en veulent beaucoup mais ne les lisent pas, certains ont besoin de voir ce qui est bien. Certains ont besoin de repérer les fautes récurrentes, peu par copies, mais qui sont des objectifs à corriger en priorité. Il peut-être intéressant d’évaluer ces besoins et de varier sa correction, en choisissant des objectifs de corrections exclusifs sur certains devoirs, voire des objectifs différents en fonction des élèves.
rem : très difficile avec des effectifs de plus de vingt élèves !
L’annotation est-elle une transmission d’information ? une conception symptomatique de l’erreur ? un dialogue ? une conception formative de l’erreur ? (L’enseignant et l’évaluation. Des gestes évaluatifs en question de Anne Jorro, éd. De Boeck, Bruxelles, 2000)
 

La formulation et la compréhension des consignes

Les élèves ne suivent pas les consignes, ou partiellement. Certains mots difficiles semblent poser problèmes.

Correction et remédiation : ils ne notent pas la méthode. Reprendre en correction les questions, relever les pré-requis et les attendus pour chaque question. Dans une couleur recopier la question, dans une autre ce qui est connoté ou sous-entendu, dans une troisième ce qui est attendu réellement, enfin comment le rédiger.
Parfois les formulations des consignes sont très floues le jour de l’examen. Il faut donc les habituer à travailler sur les sujets réels. Les élèves n’ont jamais l’idée de développer par eux-même. Pour l’EAF les questions sont beaucoup moins guidées, il faut prendre conscience de cela et aider à découvrir l’implicite.
 

Développer ses idées et travailler l’oral

Les élèves ont des connaissances et des compétences nombreuses sur l’argumentation. Les sujets de BEP et Bac Pro sont proches des sujets d’invention. Mais ils ont des difficultés à développer leurs idées.
ð Utiliser les jeux de rôles, pour aider à trouver des arguments et les développer. Un élément parfois peut lancer les idées.
Ex : entre adulte jeu de rôle autour d’un salon littéraire sur la colonisation. Inventer un nom, pour s’identifier (Mme Kronenbourg, M. Heineken …), et peu à peu si on se prend au jeu, même avec de documents, on peut partir dans la caricature, et les stéréotypes, ce qui peut être très riche pour trouver des arguments, et travailler l’expression. Une vraie argumentation peut naître alors. Un vrai retour peut se faire en les filmant. Un retour peut se faire alors sur les blancs, sur le partage de la parole, sur les tics de langage. Sans passer par le jeu de rôle, les élèves de BEP ont l’habitude des mises en voix et mises en film. Passer également par un rapporteur qui prend en note le jeu ou l’échange, pour aider à la trace écrite. Comme document, utiliser par exemple un extrait de film (Ridicule, sur les Lumières)
On leur propose beaucoup de grilles d’oral en bac pro.
Varier les documents supports. Développer les idées en exploitant les supports (textes, tableaux, films).

Faire lire

Prendre du temps pour lire en classe. Les élèves de BEP refusent de lire en dehors des heures de cours. Utiliser le CDI.
Oser envisager des contrôles de lecture extrêmement simples, peu rédigés.
 
 
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Secrétaire de rédaction :
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