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Rendre compte de sa lecture autonome d’une œuvre intégrale par la création et le commentaire d’un nuage de mots-clés

24 / 08 / 2013 | le GREID Lettres | S. Pépin

par Sarah Pépin, professeur au collège Jean de Beaumont à Villemomble.

Niveau(x) : 4e (adaptable en 3e)

Durée : 3 heures

Objectifs :
- Rendre compte d’une lecture personnelle
- Exprimer et justifier son point de vue

Compétences du socle commun travaillées :
Compétence 1
LIRE
- Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu
- Manifester par des moyens divers sa compréhension de textes variés
ECRIRE
- Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données
Compétence 4
- S’approprier un environnement numérique de travail
- Créer, produire, exploiter des données
- Communiquer, échanger

Supports :
- Arthur Rimbaud, le voleur de feu, de S. Cohen-Scali
- Site internet www.wordle.net

Contexte :
Dans le cadre d’une séquence sur la poésie lyrique, on propose aux élèves la lecture cursive d’une biographie romancée d’Arthur Rimbaud.

Démarches et activités :
Pour évaluer cette lecture autonome, le professeur propose la création et le commentaire d’un nuage de mots-clés.

Outils TICE :
- Ordinateurs avec accès internet
- Logiciel de traitement de textes (Open office writer)
- Logiciel de traitement d’image (Photofiltre)
- ENT (Environnement Numérique de Travail)

Apport spécifique des TICE :
- La forme ludique et esthétique du nuage de mots pour donner envie d’écrire
- L’utilisation de l’ENT pour rendre son travail
- L’évaluation d’items de la compétence 4 du socle commun

Déroulement de l’activité

Contexte

En accompagnement d’une séquence sur la poésie en quatrième, on propose la lecture cursive d’une biographie romancée d’Arthur Rimbaud : Arthur Rimbaud, le voleur de feu de Sarah Cohen-Scali (édition Le Livre de poche jeunesse).
Ce texte de littérature de jeunesse est notamment choisi pour son sujet : l’enfance du poète. Il intéresse en général les élèves qui s’identifient assez bien à la figure d’adolescent rebelle décrite dans le texte. Cependant, il ne s’agit pas d’une lecture facile car le texte est elliptique et très romancé.
Le livre est donné à lire en intégralité et en autonomie. Afin d’évaluer la lecture et de recueillir les impressions de lecteur des élèves, on leur propose de créer et de commenter un nuage de mots-clés. Cette activité d’environ trois heures se déroule en salle multimédia.

Première partie : découverte d’un nuage de mots

Dans un premier temps, on demande aux élèves s’ils savent ce qu’est un nuage de mots-clés. Ils en ont rencontré sur internet puisqu’en général il s’agit d’une représentation visuelle des mots les plus utilisés d’un site web, qui s’affichent dans des tailles de police de caractères d’autant plus grandes qu’ils sont utilisés.
On propose ensuite d’observer un nuage de mots-clés projeté sur le TNI réalisé par le professeur à partir de plusieurs poèmes d’Arthur Rimbaud (Le bateau ivre, Sensation, Le dormeur du val, Voyelles). On explique que la taille des mots est proportionnelle à leur nombre d’occurrences dans l’ensemble des poèmes sélectionnés.

A l’oral, on recueille les impressions des élèves. Au travers de cette représentation visuelle des champs lexicaux, ils reconnaissent des thèmes rencontrés lors d’études de poèmes lyriques : la nature, l’amour, le motif des yeux pour représenter la femme aimée. Ils repèrent également des mots de poèmes de Rimbaud ayant inspiré le roman de S. Cohen-Scali : les couleurs de Voyelles notamment.
Le professeur fait remarquer que c’est le mot « comme » qui est le plus gros, ce qui signifie que c’est le mot le plus représenté dans les poèmes sélectionnés. Les élèves proposent une explication : la comparaison est une figure de style privilégiée dans l’écriture poétique.
Ce moment d’échanges autour du nuage de mots a permis de réactiver certaines connaissances acquises lors de la séquence sur la poésie lyrique et de comprendre le principe du nuage de mots-clés.

Deuxième partie : création d’un nuage de mots

On précise ensuite oralement l’objectif de la séance : "Vous allez créer un nuage de mots qui rend compte de votre lecture du livre en mettant en valeur ce qui vous a paru intéressant et/ou important. Il peut s’agir d’un thème, d’un aspect du personnage principal."

Le fonctionnement très simple du logiciel en ligne avec lequel on réalise les nuages de mots-clés est expliqué à la classe tout en étant montré sur le TNI :
1. Dans un fichier de traitement de textes, faire une liste d’une cinquantaine de mots qui serviront au nuage de mots.
2. Répéter les mots que l’on veut voir apparaître plus gros.
3. Copier la liste de mots puis la coller dans le logiciel Wordle.
4. Modifier les couleurs, la police de caractères, le sens des mots pour créer un nuage qui représente au mieux ce que l’on veut montrer du texte.

Un tutoriel est en outre placé dans un dossier partagé de l’ENT (cf annexe).

Les élèves se mettent ensuite individuellement au travail en salle multimédia, chaque élève disposant d’un ordinateur et du livre.

Au bout de cette séance, les élèves doivent avoir terminé leur liste de mots. Si ce n’est pas le cas, elle doit être achevée pour la séance suivante. Certains ont déjà élaboré un ou plusieurs nuages de mots. Ils font des essais puis modifient leur liste en répétant certains mots afin de les faire apparaître plus gros. Lors de cette partie de la séance, le rôle du professeur est d’aider les élèves à donner une cohérence à leur travail quand ils ont du mal à choisir un aspect du récit, le risque étant que le nuage de mots n’ait aucune unité et ne soit qu’une liste de mots piochés au hasard dans le texte. Dans cette perspective, il aide à faire développer et préciser les champs lexicaux : par exemple, si un élève a choisi le mot « guerre », on l’invite à préciser avec d’autres mots de quelle guerre il s’agit, quel(s) personnage(s) est (sont) impliqué(s). Les échanges oraux individuels avec les élèves qui semblent bloqués dans l’exercice leur permettent d’exprimer ce qui est essentiel à leurs yeux, on les aide à dégager de leur énoncé les mots qui représentent le mieux leur pensée pour les intégrer à la liste de mots. Le retour au livre est fortement encouragé.

Certains élèves n’ont pas lu le texte in extenso. L’intérêt de l’activité pour ces élèves souvent en difficulté est de les mener à entrer de nouveau dans le texte et de les inviter (une nouvelle fois) à le lire, sinon dans son intégralité, du moins par fragments pour développer leur liste de mots. On insiste sur la mise en forme visuelle du nuage qui doit leur permettre de donner une image de leur lecture, même partielle, avec le jeu des couleurs et des polices de caractères.

On montre individuellement aux quelques élèves ayant terminé leur nuage avant la fin de l’heure comment en conserver l’image et l’enregistrer dans leur ENT (le défaut de ce logiciel étant qu’il n’enregistre pas le travail, il faut obligatoirement faire une capture d’écran). Ils pourront en fin de séance ou lors du début de la séance suivante aider leurs pairs à enregistrer leur travail. On veille également à faire enregistrer le fichier texte sur lequel se trouve la liste de mots.

Troisième partie : commentaire du nuage de mots

En début de séance suivante, on explique à la classe la suite de l’activité : « Vous allez présenter votre nuage de mots, c’est à dire expliquer et justifier par écrit vos choix : choix de mots (champs lexicaux, mots mis particulièrement en valeur), choix de couleurs et de polices de caractère. »

Les élèves doivent achever leur nuage de mots et l’enregistrer dans un format de fichier image si ce n’a pas été déjà fait. Puis, dans un nouveau fichier de traitement de textes, ils insèrent l’image de leur nuage de mots et rédigent un commentaire d’une vingtaine de lignes.

Les commentaires prennent des formes très différentes (cf les exemples en annexe) : des résumés du récit réintégrant les mots clés choisis (exemple élève R.), des regroupements de mots explicités en paragraphes (exemple élève L.), le développement d’un aspect du récit ressenti fortement par le lecteur (exemple élève F. avec la haine).

Durant cette séance en salle multimédia, le professeur s’assure que chaque élève a compris la consigne et parvient à commencer le travail d’écriture. Le travail achevé (pas nécessairement en fin d’heure) est envoyé au professeur par le biais de l’ENT qui pourra ainsi ouvrir les fichiers en couleur. En outre, cela lui permet de faire une correction intermédiaire par le biais de l’ENT, en utilisant la fonction « commentaire » du logiciel de traitement de textes pour demander des précisions et les couleurs de surlignage pour les fautes de langue ou les répétitions par exemple.

Dernière étape : retour en classe

Il n’y a pas lieu de proposer une correction type à l’issue de cette activité puisque l’objectif était de laisser les élèves s’exprimer sur leur lecture. Cependant, il est intéressant de montrer et de comparer plusieurs nuages de mots, pour se rendre compte que la lecture d’un même livre peut être multiple. On propose ainsi d’observer sur le TNI quelques productions d’élèves (les nuages de mots seulement, sans le commentaire) afin de faire réagir la classe sur la lecture très différente que chacun a pu avoir de la même histoire.

Quelques nuages de mots très différents :

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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