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Pierre et le Loup, quand la musique raconte

04 / 12 / 2013 | le GREID Lettres

par Adeline Fernandes, collège R. Descartes, Le Blanc-Mesnil

Niveau : 6e

Objectifs  :

  • Réinvestir les connaissances acquises lors de la précédente séquence,
  • familiariser les élèves avec le genre du conte musical,
  • permettre à chaque élève l’appropriation personnelle d’un genre par la rédaction d’un conte, aidé pour cela par la musique,
  • mettre en voix une production écrite sur un support musical.


Supports  :
- CD audio du conte Pierre et le loup interprétée par l’Orchestre Prométhée sous la direction de Pierre-Michel Durand, racontée par Eve Ruggiéri et illustré dans un album par Marcelino Truong chez Gautier-Languereau (seule la partie instrumentale est utilisée).


Durée : environ 14 heures

Démarches et activités :

Travail élaboré avec le professeur d’éducation musicale, Monsieur Edouard Schmitt, dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des arts. On travaille particulièrement les thématiques « Arts, création et culture » (le genre du conte, tradition orale et populaire en Lettres et percevoir / produire autour de la distinction savant-populaire, connaître et maîtriser sa voix dans ses inflexions en vue d’une interprétation en Education musicale) et « Arts, ruptures, continuités » ( l’œuvre d’art et le dialogue des arts).

  • travail préliminaire en cours de musique pour reconnaître les caractéristiques de l’œuvre (les différents instruments de l’orchestre)
  • à partir d’un support audio, faire écrire les élèves pour leur permettre de développer leur qualité d’imagination et les aider à formuler leur perception,
  • compléter les connaissances du genre du conte par l’écoute d’une œuvre musicale,
  • travail sur la lecture expressive,
  • enregistrement du conte.

Outils TICE :
En français : 

  • Audacity
  • Ordinateur avec enceintes
  • lecteur Windows Media

En éducation musicale :

  • séquenceur CUBASE SX3 pour enregistrer et mixer les voix
  • micro APEX 435
  • carte son M-Audio Fast-Track Pro

Déroulement de la séquence

Préparation à l’écriture

Le genre littéraire du conte a été étudié dans la séquence précédente.
En cours de musique, les élèves ont travaillé sur les différents instruments qui composent un orchestre symphonique. Ils ont ensuite écouté chacun des instruments qui caractérisent les personnages de Pierre, de l’oiseau et du loup dans le conte musical de Serge Prokovief Pierre et le loup.

 


Étape 1 : 1 heure

Lors de cette première séance, je vérifie tout d’abord les connaissances que les élèves ont acquises en cours de musique. A l’oral, ils expliquent ce qui caractérise le conte de Prokofiev et nomment les instruments utilisés pour représenter les 3 personnages étudiés. Le professeur de musique leur a présenté tous les personnages du conte mais seuls les personnages de Pierre, de l’oiseau et du loup sont analysés de façon plus approfondie pour faciliter le travail d’écriture des élèves.
Une écoute attentive de chaque instrument est faite avec la consigne suivante : « A partir de la musique, mettez en mots, sous forme de notes ou de phrases courtes, tout ce que vous percevez sur le personnage (physique et caractère) ». Les morceaux sont écoutés plusieurs fois pour laisser le temps aux élèves d’imaginer leur personnage. Lors de la mise en commun, aucune perception n’est favorisée. Les propositions des élèves sont notées au tableau et ils recopient uniquement celles avec lesquelles ils sont d’accord.

Étape 2 : 1 heure

La partie instrumentale du début du conte est écoutée par les élèves. Il s’agit de la première minute environ de l’extrait instrumental. Les élèves doivent tout d’abord reconnaître les instruments qui la composent pour savoir quels personnages sont présents. Ce premier extrait est écouté à plusieurs reprises. Les élèvent perçoivent un changement vers la fin de l’extrait, la musique est plus grave, il se passe quelque chose.
On s’appuie sur la structure du conte étudié dans la séquence précédente pour comprendre ce qui arrive. Les élèves réinvestissent alors les étapes du schéma narratif. Ils reconnaissent la situation initiale et l’élément perturbateur. A l’oral, on revoit ce qui compose ces étapes.
 L’extrait instrumental est écouté plusieurs fois pour laisser le temps aux élèves de rédiger le début de leur conte. Ils utilisent leurs précédentes notes pour écrire leur situation initiale (présentation et description des personnages principaux, précision sur les liens qui les unissent) et s’inspirent de la musique pour raconter ce qu’ils font en ce début de conte. Lorsque intervient le changement dans la mélodie, les élèves imaginent l’élément qui vient perturber leur situation initiale. Ce travail d’écriture de brouillon est fait sur une feuille que je ramasse à la fin de l’heure (pour ne pas qu’ils perdent leur travail et pour pouvoir lire ce que chaque élève a produit.)


Étape 3 : 2 heures

Les élèves récupèrent le brouillon de leur début de conte. Je n’y ai apporté aucune correction orthographique ( L’objectif prioritaire de cette séquence est la rédaction d’un texte narratif correct et cohérent dans lequel l’élève exerce ses capacités d’invention, aider dans ce sens par la musique. Un brouillon rempli de « rouge » est souvent frustrant pour les élèves et un frein dans l’écriture. C’est pourquoi je n’ai pas corrigé les fautes d’orthographe lexicale ou grammaticale de leur brouillon. De plus, il s’agit pour l’élève de deux tâches distinctes que sont l’invention et la correction de l’écrit. Dans le commencement de ce travail, j’ai privilégié l’invention. Toutefois, j’ai consigné les fautes récurrentes de chaque élève pour faire de la remédiation individuelle lors des heures de demi-groupe.) En revanche, j’ai demandé des précisions dans la marge lorsque je ne comprenais pas ce qu’ils voulaient dire ou lorsque je trouvais qu’il n’y avait pas assez de détails dans leur récit. Je laisse un peu de temps aux élèves pour qu’ils relisent leur travail ainsi que mes annotations. Pendant ce temps, je passe dans les rangs pour apporter des précisions à certains élèves.
Une fois la relecture terminée, les élèves écoutent à nouveau la musique de début du conte pour vérifier si ils sont toujours d’accord avec ce qu’ils avaient écrit précédemment.
Ils doivent ensuite poursuivre leur rédaction. Encore une fois, les élèves s’appuient sur la structure du conte pour définir les étapes qu’ils leur restent à rédiger. A l’oral, on redéfinit ce que sont les péripéties, le dénouement et la situation finale.
Ils écoutent alors, sans écrire, le dernier extrait musical du conte, La marche triomphale, en entier. C’est cet extrait qui va les aider à imaginer la fin de leur histoire. Dès la première écoute, ils distinguent, à l’oral, les instruments présents pour savoir quels sont les personnages également présents à la fin du conte.
Je note ensuite au tableau la consigne suivante : « A partir de ce dernier extrait musical, inventez au moins une péripétie et une fin à votre conte. »
L’extrait musical est laissé en fond sonore dans la classe. Chaque élève poursuit individuellement la rédaction de son conte sur le même brouillon. Je passe dans les rangs pour aider les élèves. Je ne corrige toujours pas les fautes. Je m’attarde avec chacun d’entre eux sur le sens de leur texte. Lorsqu’ils sont à court d’idées, je les recentre sur la musique, ce qu’elle leur inspire. Je leur pose des questions sur leurs personnages. Pour les élèves en difficulté, je note des idées dans la marge qu’ils doivent ensuite approfondir et rédiger au brouillon (Ce travail d’aide individualisée en classe entière peut paraître difficile à mettre en place mais il ne faut pas avoir peur de se lancer. La musique en fond sonore n’incite pas les élèves à parler trop fort, au contraire. Seule pour aider 24 élèves, je les ai également incités à travailler ensemble et à s’aider mutuellement pour avoir des idées. J’ai donc accepté un certain niveau de bruit puisqu’ils étaient dans l’échange. Enfin, lorsque je travaille avec un élève sur son conte, je lui demande de me prêter son stylo ou son crayon pour noter mes remarques sur son brouillon. J’ai pu constater que ce détail permettait à l’élève de comprendre plus facilement ce qu’il devait faire.).


Étape 4 : 2 heures (en demi-groupe)

Tous les élèves ont terminé leur conte au brouillon.
Par groupe de 4, ils doivent maintenant écrire un conte ensemble en s’inspirant de leur conte individuel (Il nous était impossible à mon collègue de musique et moi-même d’enregistrer tous les élèves individuellement. Aussi, nous trouvions dommage de ne choisir que 2 contes. Cela ne nous aurait pas non plus permis d’enregistrer tous les élèves. Nous avons donc décidé que les élèves travailleraient par groupe de 4. Ainsi, tous les élèves pourraient être enregistrés sur le conte qu’ils avaient écrit en groupe.)
Chaque élève lit son conte. Les autres lui disent ce qui leur plaît ou pas, les idées qui peuvent être gardées, celles qui ne plaisent pas et pourquoi. Les élèves expliquent ainsi leur choix d’écriture et argumentent pour convaincre leurs camarades que leurs idées sont les meilleures. Cet échange met aussi en évidence les erreurs de sens, les confusions, les maladresses dans les copies de certains.
Dans cette concertation entre élève, le professeur doit rester très discret. Il est là uniquement en tant que médiateur si besoin.
Une fois que tout le monde est d’accord, élaboration du conte à 4. Les 2 extraits instrumentaux sont toujours en fond sonore.
Il n’y a qu’un seul brouillon par groupe que je ramasse à la fin de l’heure pour éviter qu’il soit perdu et pour, à nouveau, faire des commentaires qui guideront les élèves dans la suite de leur rédaction.
Les contes individuels sont à rendre au propre au cours suivant. C’est ce travail qui est noté (J’ai décidé de ne relever les contes individuels pour les noter qu’une fois que le travail en groupe a été fait, pour justement permettre aux élèves de se corriger entre eux.)

Étape 5 : 1 heure

Les contes en groupe sont terminés et corrigés.
Chaque conte a été tapé à l’ordinateur et la version finale, projetée sur le TNI, est lue puis approuvée par le groupe.

Étape 6 : 1 heure (en demi-groupe)

Une version imprimée est donnée à chaque élève du groupe. Ils se répartissent les passages de lecture du conte pour l’enregistrement. Chaque groupe décide donc qui lit quoi. Cette répartition des rôles est effectuée par le groupe et le professeur n’intervient que si il y a des désaccords. Une fois les rôles établis et validés par tous, les élèves s’entraînent à lire de façon expressive.
Je passe alors dans chaque groupe pour travailler sur la ponctuation, l’articulation, la respiration, les bruitages.
Pour les aider, c’est à ce moment que je décide de leur faire écouter une version complète de Pierre et le Loup, interprétée par l’Orchestre Prométhée sous la direction de Pierre-Michel Durand, racontée par Eve Ruggiéri et illustré dans un album par Marcelino Truong chez Gautier-Languereau.
Quand un groupe se sent prêt, il s’entraîne sur la musique, sans enregistrer.

Étape 7 : environ 1 heure par groupe soit environ 6 heures

Enregistrements avec le professeur de musique.
Les enregistrements se font dans la salle de musique, soit durant la pause méridienne pour les élèves qui mangent à la cantine, soit sur une heure de demi-groupe de français qui coïncide avec une heure libre pour le professeur de musique.

Étape 8 : environ 2 heures

Les enregistrements ont été mixés par le professeur de musique. Je les ai ensuite enregistrés sur un CD qui a été donné à chaque élève.

 

Production d’élèves

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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