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Exposé sur la ville romaine d’Ostia Antica

20 / 06 / 2007 | le GREID Lettres

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PLAN :
Introduction
I. La ville d’Ostie
 A. Histoire

 B. Fonction

 C. Géographie

II. Les lieux visités

 A. Le commerce

 B. L’habitat

 C. L’hygiène

Conclusion

Cet exposé fait suite à la visite
de la ville romaine d’Ostia Antica
(Ostie).

Classe
de quatrième 4 collège Le Parc (Aulnay-sous-Bois 93)

 

Introduction

Ostie fut le port maritime de
Rome à l’embouchure du Tibre, puis une base militaire
pendant les guerres puniques et enfin un port de commerce.
Les bassins construits par Claude et par Trajan s’ensablèrent
progressivement et la concurrence du port de Pouzzoles augmenta.
Les fouilles commencées par Pie VII ont mis à
jour un ensemble de ruines remarquables : voie d’accès
bordée de tombeaux, rues, thermopolium, magasins, thermes,
palestre, caserne des vigiles, théâtre, forum,
basilique, curie, marchés, sanctuaires (dont un Mithraeum),
temple capitolin, etc.

La place des corporations forme un bel ensemble avec un quadriportique
et au centre un temple.

 

1.
La ville d’Ostie

A. Histoire d’Ostie

Selon la légende,
Ostie à été fondée par le quatrième
roi de Rome, Ancus Marcius (640-616 av J.C) mais les plus anciens
vestiges retrouvés (le castrum) ne datent que du IV siècle
av. JC. Elle fut fondée dans le but de contrôler le
cours du Tibre jusqu’à la mer et les salines à l’embouchure
du fleuve ("Ostia " vient du latin ostium qui signifie
embouchure). Autour de cette petite colonie fortifiée, la
ville s’est ensuite développée à l’époque
républicaine devenant un avant-poste militaire et surtout
un des ports d’approvisionnement de Rome. Au premier siècle
av. JC, Ostie connut plusieurs désastres, dont le saccage
de la ville par l’empereur Marius en 87. Elle fut restaurée
par la suite par le successeur de Marius, Sylla, qui fit construire
une grande enceinte autour de la ville puis Auguste entrepris un
important programme de constructions publiques dont le forum et
le théâtre. A partir du règne de Claude, la
création d’un nouveau port, agrandi ensuite par Trajan réduisit
le rôle d’Ostie, mais la vieille colonie romaine n’en resta
pas moins un des centres du ravitaillement de Rome, géré
désormais par un fonctionnaire spécial, le procurateur
de l’annone. Entre l’époque de Domitien et celle d’Hadrien,
Ostie acquis la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui,
avec ses grands édifices publics, ses entrepôts et
ses quartiers résidentiels, caractérisés par
de hauts bâtiments de brique à plusieurs étages
(insulae). La ville devait être presque abandonnée,
lorsque, entre le IV et le V siècle, de nombreux immeubles
furent transformés en luxueuses demeures pour l’aristocratie.
Mais le coup décisif fut porté, au cours du IX siècle,
par les hordes sarrasines, ce qui provoqua l’abandon complet du
site.

 

B. Fonction

Ostie a tout
d’abord été une base navale durant les guerres
puniques et pendant la guerre contre les pirates qui bloquaient
l’accès à la ville des navires marchands. Puis,
vers 125 av JC, Calus Sempronius Gracchus fait voter une loi
qui assure aux plus démunis un approvisionnement de
blé à bas prix. Une sorte de caisse de secours
se met ainsi peu à peu en place. Par la suite, les
empereurs assureront même des distributions de blé
gratuites. Encore faut-il disposer de ressources et de stocks
suffisants.

Désormais, le blé
arrive en grande quantité d’Egypte et d’Afrique, les
" greniers " de Rome.Cette situation explique l’important
nombre d’horrea à Ostie : quatre groupes de très
grands entrepôts publics et cinq ou six privés,
auxquels il faut ajouter ceux des ports de Claude et de Trajan.
Ils comprennent généralement des loges disposées
autour d’une cour centrale à portiques, pavée
en briques, d’où partent de larges voies empruntées
par les chariots. Ces entrepôts sont placés sous
la protection des dieux.

 

 

C. Géographie

Ostie était située à l’embouchure du Tibre
en bordure de la mer Méditerranée mais est aujourd’hui
à une dizaine de kilomètre de la mer et le cours du
fleuve ne passe plus dans Ostie.

 

II.
Les lieux visités

A. Le commerce

1. L’Horrea Epagathiana : entrepôt
du II siècle après J-C, appartenait à un riche
affranchi, nommé Epagathos. Les précieuses marchandises
qu’il contenait étaient protégées par une double
porte. Seize pièces s’ouvraient sur une cour intérieure
entourée d’un portique.

2. Le marché : le macellum était pavé
de marbre avec un caniveau assurant l’écoulement des eaux
souillées et orné au centre d’une belle fontaine au
jet d’eau abondant : le marché d’Ostie, où on vendait
la viande et les produits alimentaires, offrait l’image d’un lieu
frais et propre. Sur le fond, un haut podium à colonnes servait
à exposer les denrées. Comme tous les marchés
on peut imaginer qu’une foule bruyante s’y pressait constamment
car un esprit léger de l’époque nous a laissé
cette phrase gravée sur l’une des colonnes du podium :"
Lis et sache que l’on bavarde beaucoup au marché ".
Ce marché s’ouvre avec deux tabernae dites des poissonniers
avec de beaux comptoirs en marbre et des bassins où étaient
placés les poissons encore vivants. Macellum et tabernae
remontent à la fin du premier début deuxième
siècle après J-C, mais subirent de nombreux travaux
de restaurations au cours de leur longue existence, qui se prolongea
sans nul doute jusqu’au V siècle après J-C.

3. La place des corporations
 :
unique en son genre, la place des corporations, célèbre
pour ses splendides mosaïques, offre une documentation
exceptionnelle sur la vie commerciale d’Ostie. Il s’agit d’un
grand portique (107m x 78m), au centre duquel se dresse un
temple, très probablement dédié à
Vulcain. Ses côtés sont divisés en soixante
pièces qui accueillaient sans doute les bureaux de
corporations d’armateurs et de commerçants implantés
à Ostie.

Les mosaïques noires et
blanches que l’on peut y admirer, d’époque sévérienne
(II siècle), représentent des scènes
ayant trait à la navigation et au commerce ; elles
constituent une véritable carte du monde.

 

4. Le Thermopolium : on
voit encore les balcons en bois du premier étage du
bel immeuble sur la gauche de la Via della Casa di Diana,
où les habitants d’Ostie aimaient prendre le frais
durant les étouffantes soirées d’été.
Un peu plus loin un balcon-galerie borde de trois voûtes-berceaux
les entrées du Thermopolium, une ancienne auberge-rôtisserie.
L’immeuble et l’auberge remontent à l’an 125 après
J-C mais subirent sous le Bas-Empire d’innombrables restaurations.
Un beau comptoir en marbre à l’entrée de l’ancienne
auberge permettaient aux clients pressés de s’accouder
depuis la rue ou depuis l’intérieur du local. On y
servait des boissons et des mets froids et chauds, dont les
plus appréciés étaient le vin frais venant
de la cave, le vin chaud servi avec du miel, les galettes
de farine de légumes et les saucisses.

La salle centrale décorée
d’une fresque assez belle possède sur un comptoir à
console une nature morte qui illustre fort probablement les
mets préférés du temps. Dans la salle
de droite un petit fourneau atteste de la frugalité
des repas chauds. A gauche, dans une pièce au sol de
mosaïque, prenaient place les clients. Une cour intérieure
ornée d’une fontaine et d’un long comptoir permettait
de recevoir les clients à la bonne saison. Un petit
escalier conduisait à la cave.

 

B. L’Habitat

1. La maison d’Amour et Psyché
 :
il s’agit de l’une des nombreuses domus construites au IV
siècle après J-C, dont la décoration semble
particulièrement riche. Un grand et majestueux nymphée
à colonnes s’ouvre dans la maison. A côté, de
petites pièces présentent sur les murs des décorations
en marbre polychrome, où l’on remarque entre autres la copie
du groupe en marbre représentant Amour et Psyché.
Le triclinium revêtu lui aussi de marbre de valeur, possède
un superbe pavement polychrome en opus sectile. Cette demeure était
occupée par une famille de hauts fonctionnaires ou de commerçants
aisés.

2. Maisons jardins : elles
sont un bel ensemble résidentiel particulièrement
rationnel dont l’architecture anticipe l’avenir et se distingue
de toutes les constructions d’Ostie. Les goûts des riches
habitants d’Ostie ayant considérablement changés
sous Hadrien, Ostie s’enrichit de riches inulae aux grandes
et belles fenêtres bilobées ou trilobées
qui donnent sur un jardin commun dont les frais d’entretien
étaient partagés entre les propriétaires
fortunés. Ces insulae étaient très richement
décorées.



3. Caserne des vigiles : elle a été construite
en 132 après J-C, sous Hadrien, siège d’un corps détaché
de Rome, chargé d’exercer les fonctions de sapeurs-pompiers
(institution Créée à l’époque de Claude).
Avant de franchir l’entrée principale de la caserne, on remarque
les restes du sol pavé en mosaïque de deux petits débits
de vin vraisemblablement réservé aux troupes. Cet
édifice est également équipé de latrines
et d’un lieu réservé au culte des empereurs.

4. Le théâtre : c’est une construction en tuf
datant de l’an douze avant J-C, sous le règne d’Auguste,
qui fut par la suite agrandie et modifié pour accueillir
plus de spectateurs. Les arcades furent revêtues et embellies
par des pilastres en briques et le vaste hall d’entrée central
fut décoré de stucs précieux. Ce théâtre
finit par contenir 3500 places. Une ample galerie formée
de colonnes en marbre cipolin décorait la partie supérieure
de l’hémicycle. Certaines de ces colonnes se trouvent actuellement
derrière la scène et le long du Decumanus, près
du sanctuaire chrétien. Cette galerie a totalement disparue.
Sous la bas empire, la théâtre du subir de nouveaux
travaux de restauration et fut même crépit et peint.
On peut remarquer des traces de cette ancienne remise en état
dans les fragments tombés sur la via des corporations. La
partie inférieure du théâtre, l’orchestra, fut
aménagée de façon à recevoir de l’eau
pour permettre de monter des spectacles aquatiques.

 

C. L’hygiène

1. Les latrines : au-delà
du portique est du forum, on accède à la via della
Forica (rue des Latrine), à gauche de laquelle, au terme
d’une série de boutiques, on a pu identifier deux latrines
publiques, pour les hommes et pour les femmes, avec leurs sièges
de pierre sur les côtés et un petit bassin entre les
deux entrées.

2. Les Thermes du Forum : un grand établissement
thermal, le plus important d’Ostie, connu sous le nom de Thermes
du Forum, est situé à l’est du Forum.

Construit au II siècle après J-C, il a subi
d’innombrables travaux de restauration sous le bas empire.
Une grande palestre trapézoïdale entourée
d’arcades et pavée de mosaïques complétait
l’établissement dont les différentes salles
donnaient au sud-est avec le laconicum (salle des bains de
vapeur) et le calidarium (bain d’eau chaude). De grandes fenêtres
illuminaient ces salles. On remarque, dans un corridor souterrain,
les fours aménagés au-dessous des salles et
leshypocausta dans lesquelles était acheminée
la chaleur. Des restes de tuyauterie contre les murs témoignent
encore de l’ingénieux système de chauffage.


3. Les Thermes de Mitra : cet établissement thermal
fut construit en 125 après J-C et considérablement
restauré et modernisé dans les années 200.
La parie souterraine avec son réseau de corridors conduisant
aux pièces de services est en excellent état, on peut
donc voir dans le couloir en escalier une noria, machine servant
à élever les eaux. Une paroi dans une salle étroite
et profonde porte encore les signes laissés par la grande
roue qui, munie de seaux, soulevait l’eau jusqu’à la citerne
placée au-dessus. Puis l’eau était acheminée
dans les tuyaux de plomb jusque dans les bassins et dans les chaudières.
On a trouvé le remarquable groupe en marbre du dieu Mithra
tuant le taureau dans le Mithraeum, aménagé dans une
ancienne citerne et servant durant les chaleurs d’été.

 

Conclusion

Le déclin
d’Ostie s’amorce au IV siècle pour plusieurs raisons : Rome
elle-même commence à voir son influence économique
diminuer au profit du commerce oriental (développement de
Carthage), une concurrence croissante du port de Puzzoles, la malaria,
due à la proximité des marécages, sévit
dans la ville et les alluvions charriés par le Tibre obstruent
le port de Rome : Ostie.

 

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Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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