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Ecrire un récit interactif

20 / 06 / 2007 | le GREID Lettres

 

 

Objectifs :

  • Exploiter en écriture les connaissances acquises sur le schéma narratif.
  • Travailler les enchaînements logiques.
  • Travailler la réécriture : amélioration et enrichissement, cohérence, ponctuation, paragraphes, orthographe.
  • Travailler en groupe et travailler de façon individuelle : se concerter pour produire ensemble ; prendre en compte le travail des autres pour adapter et améliorer son propre travail.
  • Objectifs Tice : prise en main de l’ordinateur, visite d’un site, création d’un document texte (création du répertoire, ouverture du logiciel de traitement de texte, création du document personnel, enregistrer sous/enregistrer), bases du traitement de texte, utilisation raisonnée du correcteur orthographique.
  • Compétences B2i : feuille de position 1 : 1/3 ; feuille de position 2 : 2/4/6

Par Céline Dunoyer, collège E. Carrière à Gournay-sur-Marne (93)

Sommaire de la séquence :

Principe
SEANCE 1 (1 h) - Découverte d’un récit interactif sur Internet.
SEANCE 2 (2 h) - Choix d’une trame narrative par la classe.
SEANCE 3 (1 h) - Elaboration du tableau des différentes trames narratives.
SEANCE 4 (1 h 30) - Remplissage des cases du tableau.
SEANCE 5 (3 h) - Ecriture individuelle et correction.
SEANCE 6 (1 h 30) - Saisie des textes dans un traitement de texte.
SEANCE 7 (1 h) - Correction des textes informatiques : travail de la langue.
SEANCE 8 (1 h) - Mise en page définitive du parcours interactif.
Evaluation
Réalisations des élèves

 

 

Principe :

En partant d’une situation initiale écrite l’année précédente par des élèves de 6e, les élèves doivent écrire un récit à embranchements, sur le modèle des récits "dont vous êtes le héros".

L’on raconte qu’aux temps anciens, dans une forêt cachée vivait une tribu de nains.Leurs enfants étaient appelés "lutins" et ils avaient une particularité : ils possédaient des ailes dans leur dos.

Tous les jours les lutins prenaient le nainbus pour aller à l’école de chasse. Seul un lutin, qui s’appellait Atèque, ne voulait pas aller à l’école de chasse, mais sa mère l’y obligeait car c’était une chance d’aller à l’école et elle espérait qu’à son tour son fils pourrait nourrir sa famille.

Mais Atèque ne voulait pas apprendre à chasser car son seul et meilleur ami était un écureuil qui s’appelait Casse-Noisettes.

Cette séquence a été menée immédiatement après une séquence consacrée à l’étude d’un conte. La notion de schéma narratif est donc déjà bien connue des élèves.

 

Déroulement de la séquence

 

SEANCE 1 (1 h) - Découverte d’un récit interactif sur Internet.

Pour que les élèves comprennent bien l’objectif de cette activité d’écriture, je leur ai d’abord expliqué le projet. Puis, je les ai invités à visiter un site consacré à Harry Potter réalisé par des 6e dans lequel figure un récit interactif écrit par les élèves. Cette découverte leur a permis de bien comprendre ce qu’est un récit interactif et ce qu’est un récit à embranchements. Lorsqu’ils arrivaient au bout de l’histoire (soit par la victoire, soit par l’échec), ils devaient revenir en arrière afin d’essayer un autre cheminement. Ils ont ainsi découvert qu’on pouvait arriver au même endroit par différents chemins et que l’issue de leur parcours dépendait de leurs choix au cours du récit.

Tandis qu’ils naviguaient d’étape en étape dans le récit, je leur ai demandé d’observer attentivement la façon dont étaient rédigés les textes qu’ils parcouraient. Ils ont ainsi repéré certaines constantes : emploi de la 2e personne du pluriel ("Vous êtes Harry Potter"), titre de l’étape, deux ou trois propositions pour passer à l’étape suivante, illustrations... Ils ont aussi repéré que s’il y avait plusieurs échecs possibles (les textes sont différents selon les étapes au niveau desquelles on échoue), il n’y avait finalement qu’une seule victoire possible.

Cette première séance a permis de motiver les élèves pour le travail à venir et de mettre au clair l’objectif de leur travail et le principe du récit interactif à embranchements.

 

SEANCE 2 (2 h) - Choix d’une trame narrative par la classe.

En petits groupes, les élèves sont chargés d’écrire une proposition de trame globale dans laquelle le héros réussit tout. Ils travaillent à partir des étapes du schéma narratif.

En classe entière, chaque groupe présente oralement sa proposition et les différents éléments sont inscrits au tableau. Les élèves choisissent alors les éléments qu’ils souhaitent conserver pour créer une seule trame idéale. Ce choix permet de conserver un peu des idées de chacun, d’ouvrir des horizons non soupçonnés par certains, de discuter aussi de la cohérence des choix (l’élimination de certains éléments en éliminera forcément certaines conséquences).

 

SEANCE 3 (1 h) - Elaboration du tableau des différentes trames narratives.

L’ensemble de la classe réinvestit alors les acquis sur le schéma narratif afin d’écrire les trois différentes trames qui serviront de base à l’écriture. Il faut écrire un parcours idéal, des étapes intermédiaires, des échecs.

On réalise alors un tableau qui permet aux élèves de visualiser clairement le déroulement des parcours. Ce tableau comporte trois colonnes et autant de cases que d’élèves (selon mes classes, j’ai parfois dû laisser de côté une ou deux cases -la situation initiale et la situation finale- pour ensuite les confier aux élèves suffisamment avancés). Les cases sont au nombre de trois par ligne, chaque ligne symbolisant une étape.

voir un exemple de tableau réalisé par les élèves


voir le tutoriel sur Framanet

On affecte une couleur à chaque type de case pour mieux s’y retrouver :
- les cases de la colonne de gauche sont coloriées en jaune : ce sont les cases du parcours idéal.
- les cases de la colonne du milieu sont coloriées en bleu : ce sont les cases intermédiaires (ni un franc succès, ni un véritable échec).
- les cases de la colonne de droite sont coloriées en rouge : ce sont les cases d’échec.

Les cases sont aussi numérotées en fonction de leur colonne et de leur ligne.

On indique enfin par des flèches les liaisons entre les cases :
- cela nous permet de fixer que chaque case jaune mène, au choix, vers la case jaune suivante, vers la case bleue du même niveau ou vers la case rouge du même niveau.
- chaque case bleue mène vers la case rouge du même niveau ou ramène vers la case jaune du niveau suivant.
- les cases rouges n’ont pas d’issue.

 

SEANCE 4 (1 h 30) - Remplissage des cases du tableau.

Par des échanges oraux, l’ensemble de la classe remplit les cases au fur et à mesure. Seules des indications rapides sont portées dans les cases. Ces cases serviront en effet de guide aux élèves et doivent donc en dire suffisamment pour les aider mais pas trop pour que chacun conserve tout de même sa liberté.

La trame idéale jaune est vite remplie puisqu’elle a déjà été choisie au cours de la séance 2. Il suffit alors de la découper en étapes pour remplir correctement les cases. Les cases rouges sont également facilement remplies. Les cases jaunes demandent plus d’échanges entre les élèves car elles doivent pouvoir mener à la fois vers un échec et vers un rattrapage de la trame idéale et demandent donc plus de nuance et de cohérence.

A la fin de la séance, une fois le tableau rempli, chaque élève se voit confier la rédaction du texte d’une case.

Afin de gérer au mieux l’hétérogénéité des classes et de faire de la pédagogie un tout petit peu différenciée, j’ai expliqué aux élèves quelles étaient les difficultés liées aux différents types de cases : les cases rouges, si ce n’est qu’elles doivent tenir compte des cases précédentes, sont plus faciles à écrire que les autres par exemple. Puis, j’ai engagé chacun à choisir une case appropriée à ce qu’il estimait être dans ses capacités, tout en guidant le choix.

Les élèves faibles et peu sûrs d’eux s’occupent généralement des cases rouges. Les élèves dont le niveau est moyen se voient confier les cases bleues. Les bons élèves se voient confier les cases jaunes, les plus difficiles.

 

SEANCE 5 (3 h) - Ecriture individuelle et correction.

Chaque élève travaille sur son texte. Ceux qui ont des cases menant vers d’autres cases doivent commencer par rédiger les propositions qui permettront au lecteur de faire son choix narratif. En effet, chacun a besoin de savoir exactement quels liens vont mener vers sa case pour que son texte soit en cohérence avec ces liens.

Deux étapes de réécriture avec mise au propre à chaque fois sont alors nécessaires pour arriver à un ensemble vraiment satisfaisant et cohérent. Je vérifie que les textes correspondent bien au contenu de la case fixé par la classe, que les liens entre les différents textes permettent de maintenir la cohérence d’ensemble. Je demande aux élèves dont les textes sont liés de retravailler ensemble pour améliorer la cohérence en modifiant légèrement leur texte ou leurs liens. Je demande à chacun de développer davantage ce qu’il a écrit en lui indiquant les points qu’il pourrait améliorer ou développer. J’indique aussi les erreurs à corriger.

Les élèves sont aussi invités à faire des illustrations. Un format fixe est défini et des consignes de présentation sont données : un seul élément, bien visible, en couleurs ou en grisé. Les bords clairement marqués.

 

SEANCE 6 (1 h) - Saisie des textes dans un traitement de texte.

Pour mener à bien cette séance, nous revoyons ensemble ou mettons en place quelques bases sur l’utilisation de l’ordinateur : allumer correctement l’ordinateur et révision du vocabulaire utile, création du répertoire de la classe, ouverture du traitement de texte, création par chaque élève de son propre fichier, enregistrement de ce fichier sous un nom spécifique dans le répertoire de la classe.

Chacun saisit alors son texte avec des consignes de présentation : penser aux majuscules, faire des paragraphes avec des alinéas (découverte de la touche "tabulation"), indication des numéros des cases cibles devant chaque proposition narrative. Cependant, aucune mise en page spéciale ne doit être effectuée puisque la mise en page sera faite ultérieurement dans le logiciel Quandary au moment de l’enregistrement des textes au format html.

A la fin de leur travail, les élèves doivent vérifier si leur texte est correct, à tous points de vue. Les règles fondamentales de l’orthographe sont rappelées oralement pour faciliter les vérifications.

 

SEANCE 7 (1 h) - Correction des textes informatiques : travail de la langue.

Une ultime étape de correction intervient : les élèves échangent leurs textes afin de s’entraider pour la correction et éventuellement pour l’amélioration. Ils sont invités à consulter un dictionnaire ainsi qu’à revoir certaines règles de grammaire ensemble.

Certains élèves cherchent et/ou trouvent le correcteur orthographique qui était volontairement désactivé sur les postes. Cela me permet de faire le point sur le fonctionnement du correcteur et les risques liés à son utilisation non raisonnée.

Je leur montre alors que le correcteur ignore certains mots qui existent naturellement et qu’il ne peut corriger les erreurs grammaticales (conjugaisons, accords). Pire, le correcteur peut repérer un mot parfaitement bien écrit comme inexistant ou mal orthographié (ce qui signifie non pas inexistant dans la langue, mais inexistant dans sa base de données) et proposer à l’élève une correction qui lui fera ajouter une erreur au lieu d’en corriger une.

Les élèves sont donc invités à faire fonctionner leurs connaissances des règles et à utiliser un dictionnaire pour assurer la correction de leur texte.

Enfin, une dernière consigne est donnée : chacun doit mettre un titre à son texte. Ce titre doit être un groupe nominal. Cela permet de réviser rapidement ce qu’est un GN et de réfléchir au rôle du titre.

L’ensemble des textes saisis est mis en forme par le professeur dans le logiciel Quandary qui permet de mettre en forme des récits interactifs.
Voir la présentation du logiciel sur Framanet : on y trouve les conseils pour créer un parcours qui m’ont permis de travailler correctement avec les élèves, on peut y télécharger un fichier pour traduire l’interface en français, on y trouve surtout une animation expliquant le fonctionnement du logiciel.
Voir la fiche pour la prise en main sur ce site.
Voir le site officiel commercialisant Quandary.

 

SEANCE 8 (1 h) - Mise en page définitive du parcours interactif : insertion d’images, mise en page des textes...

La finition pour la mise en page est réalisée par les élèves au format html.

 

 

Evaluations

De nombreuses évaluations chiffrées ou non ont eu lieu lors de ce travail. Il est important de maintenir l’intérêt des élèves sans jamais sacrifier leur attention et leurs efforts, notamment pour le travail de la langue et les efforts d’écriture.

Ainsi, le travail d’écriture a été noté une première fois, après la première saisie informatique, les élèves ayant été prévenus qu’ils seraient ici évalués comme pour tout travail d’écriture.

Ce travail a ensuite été noté de nouveau sur l’amélioration du texte : prise en compte de mes premières annotations sur la qualité de la langue et la présentation du texte - notamment le problème des alinéas -, enrichissement du texte, prise en compte des liens avec les textes précédents et suivants.

 

Réalisations des élèves

 

[Voir le parcours écrit par les élèves de 6A->1687].

[Voir le parcours écrit par les élèves de 6C->398].

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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