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Autobiographie, lecture d’image

20 / 06 / 2007 | le GREID Lettres

 

IMAGES DE SOI : RÉFLEXIONS SUR L’AUTOPORTRAIT

CONSIGNES :

1. Observez les tableaux et lisez les documents s’y rapportant
2. Répondez par écrit aux QUESTIONS posées ci-dessous

 

 

1
 
 
 

(Image non libre de droits pour diffusion publique sur site internet mais exploitable en classe à partir d’un "scan" du transparent offert par le manuel Belin 3° Lectures et Expression)

 

Autoportrait en Allégorie de la Peinture 1630 - 96,5 x 73,7 cm, British Royal Collection, Londres

2
 

Autoportrait de Dürer

 

Autoportrait au manteau de fourrure - 67 x 49 cm, Alte Pinakothek, Munich

Artemisia (Lomi dite) Gentileschi
1597- après 1651
Peintre italienne 

 
DOC. 1
 

Artemisia Gentileschi est la fille du peintre Orazio Gentileschi. Maîtresse à 18 ans du peintre Tassi qui fut accusé de l’avoir violée, elle épousa le peintre Stiattesi et s’installa à Florence en 1614. Séparée de son mari, elle revint à Rome en 1620 puis alla à Gênes avec son père et à Venise. Elle s’installa à Naples en 1630 puis séjourna à Londres vers 1638. Elle revint à Naples en 1642 où elle mourut.

 

© Petit Robert des noms propres, 1989

 
 Albrecht Dürer
1471-1528
Peintre allemand
 
 
DOC.1
 

 “ En 1500, comme l’atteste la longue inscription portée sur le tableau, Albrecht Dürer fait son propre portrait. Ce n’est pas la première fois qu’il se livre à cet exercice. Les autoportraits du Louvre et du Prado nous ont familiarisés avec les traits de l’artiste - front haut, nez fort, bouche charnue et dédaigneuse - avec son élégance digne d’un gentilhomme, avec son port hautain (...).

 

 

 

 Bien différent apparaît le tableau de 1500 : l’artiste s’offre à nous dans une vision strictement frontale. (...) Son regard ne toise plus le spectateur mais s’offre à lui dans une bouleversante humanité. Ce n’est plus le mondain, ni l’artiste à succès ; c’est le Sauveur du monde, c’est un nouveau Christ dont la main droite encore crispée au col de fourrure, esquisse un geste de bénédiction”.

 

© Beaux Arts n° 88, avril 1991

 

 

 

 

DOC. 2

"Une préoccupation majeure de la spiritualité chrétienne a traversé l’Occident. C’est le destin pathétique de l’homme. À la Renaissance, (...) les vanités, compositions reflétant diversement l’orgueil et la finitude(1), sont à l’honneur. Leur message s’appuie dans les pays latins sur la représentation du saint ou sur l’allégorie(2) antique.(...) Souvent, un phylactère(3) ou un billet reproduisent les mots célèbres de l’Ecclésiaste : " Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas "(4).

 

© Diotime, revue internationale de didactique de la philosophie (A.Peyronnet)

   




 

Jean Cousin, Eva Prima Pandora (Détail), 1550 
[Louvre.edu]

Orazio Gentileschi,
La Félicité publique triomphant des dangers
(Détail) vers 1624-1625
[Louvre.edu]

 

____________ 

 1 : Le fait que l’être humain est "fini" c’est-à-dire imparfait

 2 : Oeuvre littéraire ou artistique symbolisant une idée

 3 : Banderole portant la légende du sujet représenté

 4 : "Vanité des vanités, tout est vanité"
( Écclésiaste, I, 2 )

 

DOC. 2

 “ Dans l’autoportrait de1500, la symétrie se trouve encore soulignée par les 2 inscriptions, situées de part et d’autre du visage, à la hauteur des yeux : à gauche, la date et le monogramme (1) , à droite, quatre lignes en latin : Albertus Durerus Noricus ipsum me propriis sic enfingebam coloribus aetatis anno XXVIII (" Moi, Albrecht Dürer me représentais moi-même ainsi avec des couleurs durables à l’âge de vingt-huit ans"). [...]

 

 Il y a plus d’un siècle, Moritz Thausing notait la ressemblance entre le visage de Dürer et celui du Christ. Mais l’analogie dépasse les traits du visage : la frontalité absolue de l’artiste reproduit celle de la Sainte Face, de la Vera Icon, tandis que sa sa main gauche ramenée sur l’axe médian du tableau rappelle la main qui bénit du Salvator Mundi (2).

 

 Plus récemment, on a tendu à mettre l’accent sur l’autre volet de l’interprétation, sur la comparaison entre l’artiste et le Créateur. Celui-ci est fréquemment qualifié d’artifex mundi (3) dans les textes médiévaux, et le travail de l’architecte, du peintre ou de l’orfèvre servait de métaphore pour désigner son oeuvre”.

 

© Pierre VAISSE, Dürer, Fayard, 1995

 

______________

1 : Signe fait de plusieurs lettres (initiales et autres) entrelacées en un seul caractère.

2 : Sauveur du Monde

3 : Artisan du monde

 

 

 

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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