Le Cuistot frit : roman policier écrit par des 5e
mercredi 20 juin 2007
par le GREID Lettres

Polar imaginé par la classe de cinquième 6
du collège Sévigné de Gagny (93220)
Professeur : Paul GEORGES

 

LE CUISTOT FRIT

 

I. Le collège Lafrousse.

Qu’il était gros, le collège Lafrousse ! Il se noyait dans la brume qui enveloppait ce quartier de la banlieue parisienne. Ses murs faits de béton se confondaient dans le ciel grisâtre. La pluie ruisselait sur son toit en métal. Le vent soufflait sur les arbres, des ombres se dressaient et s’agitaient sur les murs de la cantine. Les inscriptions et les graffiti masquaient les nombreuses fissures présentes. Le réfectoire s’étendait à gauche du bâtiment principal sur un seul niveau. La peinture des portes était si écaillée qu’on avait du mal à imaginer la couleur d’origine tant elle était passée. Quant au gymnase, il était situé à droite du bâtiment principal. Sa structure était très moderne et il était peint en jaune pâle. Aux alentours, de hauts immeubles étaient regroupés en cité. Ils paraissaient eux gris et tristes comme le ciel.

***

II. Découverte d’un corps.

L’élève Eric Hochet, le môme au coeur de pierre, avait reçu plusieurs heures de travaux d’intérêt général : il devait nettoyer la cantine de fond en comble pour sa mauvaise conduite envers les autres élèves ; il avait lancé du saumon sur son frère. L’élève regardait autour de lui et observait le désastre de la bataille de saumon du midi. Par où commencer, se demandait-il ? Il alla chercher le balai dans la cuisine quand, soudain, il vit le chef cuisinier, Alain Terrieur qui avait la tête dans un bac à frites. Il était gros, grand, avec les cheveux décolorés à cause de l’huile bouillante. Il avait le visage sanguinolent et il y avait un saumon congelé à côté de lui. Il était terrorisé à la vue de ce cadavre ; il ne pouvait pas changer de pensée et faisait une liste des suspects dans sa tête. Apeuré, Eric Hochet courut prévenir la principale qui se dépêcha de prévenir la police.

***

III. Arrivée des détectives.

Toute cette agitation attira une meute d’élèves et deux d’entre-eux, deux passionnés de romans policiers décidèrent de sauter sur l’occasion pour réaliser leur rêve de détectives en herbe. L’une s’appelait Frédérique, treize ans, métisse aux yeux noisette, un mètre cinquante ; l’autre, c’était Patrick, son meilleur ami, roux aux yeux bleus.
Un commissaire de police, un certain Genty, vint enquêter sur les lieux du crime et décida de prendre pour associés ces deux élèves du collège. Tous les élèves furent renvoyés chez eux à l’exception de nos deux héros.
Le commissaire et les deux amis se rendirent sur les lieux du crime. Ils fouillèrent, observèrent et trouvèrent un cutter, un saumon décongelé sur la table près du bac à frites et aussi une paire de faux ongles, une boucle d’oreille ainsi qu’une mèche de cheveux roux et bouclés ; sur les ordres du commissaire, on ne devait rien toucher ni déplacer. M. Genty demanda qu’on lui envoie des hommes pour transporter le corps, relever plus précisément les empreintes digitales et envoyer la mèche de cheveux à un laboratoire pour faire un test d’ADN. Le commissaire sortit son carnet de notes et dressa une liste de suspects, et c’est là que les deux jeunes lui furent vraiment utiles car le commissaire ne connaissait pas le milieu dans lequel il travaillait. Lorsque les deux amis furent fatigués, ils rentrèrent chez eux.

***

IV. Les détectives mènent l’enquête et émettent des hypothèses.

Le lendemain, Frédérique et Alex se levèrent tôt et étalèrent tout ce qu’ils avaient trouvé la veille. Après avoir longuement réfléchi, ils trouvèrent quelques hypothèses. Le coupable pouvait être :

 M. Gorgovski, professeur de français, marié à la directrice, qui ne manquait pas de montrer sa haine envers le cuisinier du collège qui ne cessait de flirter avec sa femme.

 Une bande d’élèves qui ne cessaient de pester contre le cuisinier à cause de la « malbouffe ».

 La bibliothécaire, Julie Kougloff, qui était la femme du cuisinier, et qui avait elle aussi remarqué les clins d’oil que faisait son mari à la directrice.

Pendant plusieurs jours, ils cherchèrent les personnes dont les cheveux étaient roux. Ils en dénichèrent quatre : Mme Kougloff, la bibliothécaire et trois élèves, Marion Grotontant, David Lemoine, et Camille Léon. Frédérique consulta les cahiers d’absence de la classe de chacun d’eux. Elle s’aperçut que les trois élèves étaient en cours à l’heure du crime : ils ne pouvaient donc pas être coupables.
Il fallut ensuite interroger les témoins. Le commissaire allait interroger Mme Botéro, un professeur du collège. Mme Botéro accepta de répondre à ses questions. Un véritable dialogue de sourds s’engagea :
« J’étais près de la cuisine quand tout à coup, j’ai entendu d’étranges bruits.

 Avez-vous vu le meurtrier ? questionna Genty

 Non, je ne l’ai pas vu. Mais vous savez à mon âge, on a des problèmes de vue. Je porte des lunettes et je vais régulièrement chez mon opticien « Wafflechien ». C’est celui qui fait le coin de la rue. » M. Genty commençait à s’impatienter car ce professeur de biologie s’éloignait un peu du sujet. Il la coupa dans sa phrase.
« C’est bon, madame, pouvez-vous me dire si vous avez remarqué quelque chose.

 . mais, par contre, j’ai entendu des bruits de bagarre, continua Botéro

 Quelle est la dernière personne qui est entrée dans la cuisine ?

 Ca doit être Eric Hochet ! »
M. Genty ajouta avec une pointe d’ironie : « Je vous remercie madame, je vous remercie. Au revoir et . attention aux yeux ! »

Les trois enquêteurs se réunirent à la sonnerie de la récré pour que M. Genty leur communique ces nouveaux renseignements.
« Procédons par élimination, proposa Genty.

 D’accord, en somme, les élèves n’auraient pas pu faire cela ; enlevons donc cette hypothèse, rajouta Fred

 Au fait, avant-hier, j’ai vu la directrice avec cette fameuse boucle d’oreille ; elle en a changé aujourd’hui, déclara Patrick

 Bien, allons l’interroger, conclut Genty. »
Ils obtinrent un rendez-vous pour dix-huit heures. La principale fit entrer les trois compères. M. Genty entama la conversation ponctuée de condoléances :
« Bonsoir, madame, je suis désolé de venir vous parler de cette affaire qui a dû vous bouleverser mais je désire avoir des renseignements concernant le meurtre du chef cuisinier. Que savez-vous ?

 Eh bien, je pense que cet acte de vandalisme est l’ouvre d’un groupe d’élèves mécontents de la nourriture, tout simplement.

 Madame, excusez-moi de vous contredire mais votre collège a très bonne réputation et je doute que des élèves de votre établissement aient fait cela.

 En plus, ce que l’on mange à midi est plutôt bon en général, ajouta Frédérique.

 En plus, Alain Terrieur était très respecté des élèves, surenchérit Patrick

 Nous avons trouvé des indices compromettant un adulte et une rumeur circule à propos d’un certain flirt entre le défunt et vous-même ! »
Cette phrase fut fatale pour Mme la Principale, la femme de M. Gorgovski. Elle avoua :
« Il est vrai que mon mari aurait pu être jaloux de ce petit flirt entre Alain et moi, mais de là à le tuer ! Je ne pense pas. ! »
Elle éclata en sanglots et les trois détectives se retirèrent, peiné pour Mme Gorgovski mais heureux de leur découverte dans cette étrange affaire.

Frédérique et Patrick invitèrent M. Genty à les suivre dans leur QG secret. Frédérique voulait faire le point sur l’enquête.
M. Gorgovski avait donc des raisons d’être jaloux de M. Terrieur. Mais, il n’était pas roux. Qui était le complice de cet homme ? Probablement une femme. Qui d’autre avait une raison de tuer le cuistot ?
Les détectives ne savaient plus où chercher pour trouver le complice. Ils avaient résolu une partie de l’énigme, mais encore fallait-il avoir des preuves concrètes contre M. Gorgovski.
En bref, l’enquête était au point mort !
Il était dix-neuf heures trente ; les trois amis rentrèrent chez eux, lessivés.

***

V. L’agression contre Patrick

Dès le moment où Patrick entra dans l’appartement où lui et ses parents habitaient, il sentit une étrange odeur de gaz tout à fait inhabituelle. Par prudence, il décida de ne pas allumer de lumière. Au fond de l’appartement, des pas faisaient écho aux siens. Dans le salon, un voile de gaz se dessinait tandis qu’un cliquetis répété résonnait dans le buffet où étaient rangés les couverts. Toute cette atmosphère étrange faisait que Patrick commençait à avoir les pétoches.
Cette présence du gaz provenait probablement du sous-sol de l’immeuble. Mais alors, pourquoi Patrick ne l’avait pas senti dans l’escalier ? Eric se mit à penser que quelqu’un voulait se débarrasser de lui, lui l’enquêteur amateur dans l’affaire « cuistot frit ». Les bruits de pas se rapprochaient, faisaient craquer le plancher. Patrick eut la présence d’esprit de s’enfuir en courant, sentant le souffle de son poursuivant dans son cou. Il dévala l’escalier à toute allure, mais, arrivé au sous-sol, il se trouva dans un « cul de sac ». là, il se retourna et vit son poursuivant se ruant vers lui, un cutter à la main, comme prêt à bondir sur sa proie sans défense. Ce moment parut une éternité à Patrick. Il eut tout de même le réflexe de plonger sur le côté avant de voir le visage cagoulé de son assaillant s’éclater contre la paroi du mur du sous-sol. Pat’ contempla ce spectacle une fraction de seconde, avant de courir vers l’issue de secours (la bien-nommée !). Il partit aussitôt chez Frédérique et lui raconta sa péripétie. Frédérique était contente mais Patrick ne comprenait pas pourquoi.
Frédérique lui dit :
« Mais voyons, idiot, ton agresseur doit avoir une blessure à la tête. Demain, nous saurons enfin qui est l’assassin.

 Fred, tu es géniale ! »

***

VI. La fin de l’enquête.

Le lendemain, le collège reprit ses activités comme de si de rien n’était, mais tout le monde vit bien que la bibliothécaire, Julie Kougloff, avait un bandage au front. Elle fut tout de suite arrêtée par le commissaire Genty, lui aussi mis au courant des mésaventures de Patrick. Kougloff fut mise en garde à vue même si elle clamait son innocence.. L’enquête était finie car tout semblait accuser Mme Kougloff, tout d’abord cette bosse mais aussi la mèche de cheveux. Cependant, nos jeunes détectives en herbe remarquèrent que M. Gorgovski était absent. Les deux jeunes détectives prirent donc l’initiative d’aller espionner chez lui sans rien dire à personne. Ils découvrirent que M. Gorgovski avait lui aussi un bandage au front. En s’introduisant chez lui, ils découvrirent une boucle d’oreille identique à celle trouvée sur les lieux du crime. Mais à ce moment-là, M. Gorgovski déboula, fou de rage, son cutter à la main et visiblement pas heureux que quelqu’un ait découvert son stratagème. Nos héros n’eurent juste que le temps de se saisir des indices, et de s’enfuir, poursuivis par Gorgovski encore affaibli par ses blessures de la veille. Il ne tarda pas à abandonner la poursuite. Il fut interpellé plus tard par le commissaire et avoua tout.
Il avait bel et bien assassiné le cuisinier avec la complicité de Julie Kougloff, sa maîtresse. Pour faire soupçonner sa femme, il avait placé une de ses boucles d’oreille dans la cuisine. Et pour couronner le tout, la nuit où il se fit une bosse, il repartit chez sa maîtresse pour l’agresser afin que tous les soupçons pèsent sur elle.

 

FIN.

 

***


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