Séquence français 6e : Les nouveaux contes des Mille et une Nuits
par Sarah Pépin, professeur au collège Jean de Beaumont, Villemomble
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Déroulement de la séquence
L’enjeu et le « jeu » de cette séquence d’écriture longue était de donner une mission aux élèves pour que le projet les motive : raconter de nouveaux contes pour sauver Shéhérazade qui n’aurait plus d’inspiration. Pour imaginer leurs contes les élèves s’inspireront de ceux qu’ils auront lus au CDI.
Aussi, on a favorisé la mise en scène durant cette séquence : chaise du conteur, musique orientale. On peut penser aussi au bâton de parole que l’on se passe.
Séance 1 : Entrer dans l’univers des Contes des Mille et une nuits. Découvrir la dimension orale des contes.
Durée : 1 heure, au CDI, avec la participation du professeur documentaliste.
Le professeur documentaliste lit à voix haute le début des Contes des Mille et une nuits et présente le personnage et la ruse de Shéhérazade.
Puis on demande aux élèves d’imaginer que Shéhérazade n’a plus de conte à raconter et qu’ils doivent l’aider. Par groupes de 4 ou 5, on distribue un conte court à lire à voix haute. Après avoir pris place sur la chaise du conteur, chacun lit une partie du texte.
Les élèves disposent de 15 minutes pour s’entraîner à la lecture. La classe écoute ensuite la lecture-relais de chaque groupe.
Séance 2 : Lexique. Se créer une banque de mots de l’univers du conte oriental
Durée : 1 heure.
Cette séance s’appuie sur les très courts extraits des Mille et une Nuits proposés p. 93-97 du manuel Fleurs d’encre 6e (édition 2009).
Les élèves complètent deux tableaux en relevant dans les textes les éléments caractéristiques qui seront utilisés lors de l’écriture du conte :
– de décor oriental (lieux, vêtements, objets,…)
– de merveilleux oriental (formule magique, objets, animaux, personnages)
Séance 3 : Ecrire collectivement une trame narrative à partir d’une image.
Durée : 1 heure, avec le TNI.
On imagine que le sultan a trouvé une miniature persane et qu’il demande à Shéhérazade de lui en raconter l’histoire.
Je me suis servie de l’image que l’on peut trouver en haut de la page 94 dans le manuel Fleurs d’encre 6e , numérisée puis projetée avec le TNI.
Temps d’observation silencieuse : on se sert de la fonction « projecteur » du TNI pour découvrir partiellement l’image, en faisant apparaître, au fur et à mesure, personnages et environnement. Pour favoriser la concentration silencieuse, nourrir l’imagination, et plonger les élèves dans une atmosphère orientale, on diffuse une musique. J’avais choisi un morceau du joueur de oud Anouar Brahem (Barzakh).
Une fois l’image découverte complètement, les élèves proposent des idées pour construire le conte, en réponse aux questions du professeur :
– on identifie les personnages : qui est le personnage principal ? Qui l’aide ? Qui s’oppose à lui ?
– on définit le lieu : quel est le bâtiment représenté ?
– on imagine la quête et les épreuves à surmonter : où va le personnage principal ? Que cherche-t-il à faire ? Pourquoi ? Quelles difficultés va-t-il rencontrer ?
Les propositions des élèves sont discutées collectivement et les idées retenues sont notées sur le TNI au fur et à mesure, en fléchant les éléments concernés de l’image. On utilise un code couleur pour différencier ces éléments :
– bleu : ce qui concerne le personnage principal
– vert : ce qui concerne sa quête
– rouge : ce qui concerne les épreuves à surmonter
– noir : ce qu’on imagine qui se passe ensuite et qui n’est pas représenté dans l’image.
Avant de clore la séance, quelques élèves récapitulent oralement la trame narrative qui vient d’être élaborée collectivement. Certains éléments sont laissés volontairement ouverts, afin que les élèves trouvent une part de liberté dans la phase d’écriture suivante : la situation finale, l’objet ou la formule magique par exemple.
Séance 4 : Enrichir la trame narrative élaborée collectivement.
Durée : 2 heures, avec le TNI.
On distribue un document présentant deux colonnes : dans celle de gauche, le professeur a écrit la trame narrative élaborée oralement lors de la séance précédente. Dans la deuxième colonne, les élèves doivent noter ce qu’il faudrait pour enrichir la trame. On définit collectivement ce qui est attendu : par exemple une description du souk, un dialogue entre la princesse et le magicien, un portrait du monstre. Les propositions sont notées sur le TNI et sur le document papier par les élèves. Cette phase de travail dure environ 30 minutes.
Les élèves, par groupe de deux, se mettent ensuite à rédiger la totalité du conte, en prenant comme base la trame. Ils ont plusieurs outils à leur disposition :
– les tableaux de lexique élaborés lors de la séance 2
– la trame narrative et les éléments attendus pour enrichir le récit
– l’image projetée pour aider à la description
– des phrases d’introduction ou marquant une pause narrative tirées des Contes des Mille et une Nuits, rappel de la lecture de la séance 1.
A la fin de cette séance, le professeur relève l’ensemble des contes et les annote. Il s’agit surtout d’aider à améliorer la syntaxe et la conjugaison. On demandera parfois d’enrichir certains passages : une description ou un dialogue par exemple. L’écriture ayant été très préparée, le contenu n’est pas à reprendre dans son ensemble.
Certains élèves en grande difficulté n’ont pas réussi à rédiger l’ensemble du conte. Pour ceux-là, on a proposé la rédaction de certains passages de leur choix seulement. Le travail à deux était aussi parfois une contrainte supplémentaire difficile à gérer. L’exercice est alors redevenu individuel et on a privilégié l’utilisation du traitement de textes pour cette phase d’écriture.
Séance 5 : Corriger et améliorer le conte, s’entraîner à le dire.
Durée : 1 heure, au CDI, avec le professeur documentaliste.
Les contes annotés sont redistribués aux groupes d’élèves. Le temps nécessaire est consacré à la réécriture de phrases, à l’amélioration de certains passages. Suivant les groupes, ce travail sera plus ou moins long. Les élèves ayant terminé avant les autres commencent à dire leur conte à voix haute. Pour cette raison, le CDI est un lieu à privilégier car il permet aux élèves de trouver des endroits pour s’isoler. En outre, le professeur documentaliste aide les élèves à mettre en voix leur conte, comme ils l’ont fait lors de la séance 1.
Séances 6 et 7 : Enregistrer le conte et créer des illustrations graphiques.
Durée : 2 heures, en salle multimedia, avec l’aide du professeur documentaliste.
Ces deux séances sont menées en même temps car le professeur ne peut être disponible pour tous les groupes en même temps. Les élèves ont deux « ateliers » à mener en deux heures : enregistrement du conte et illustration graphique.
Séance 6 / Enregistrement (par groupe) : Le conte est raconté à voix haute. La répartition de la parole est déterminée par les élèves. On les encourage à alterner les voix pour les dialogues.
Pour ce projet, j’ai choisi d’enregistrer les élèves moi-même, avec un enregistreur mp3, afin de les accompagner individuellement dans la mise en voix.
Cependant, le logiciel Audacity permet également l’enregistrement direct avec un micro.
Séance 7 / Illustration graphique (travail individuel) : Sur les indications du professeur documentaliste, les élèves explorent les ateliers ludo-éducatifs du dossier Arts de l’Islam du site curiosphere.tv. Puis, guidés par les indications très simples du site internet, ils réalisent chacun un zellige et une composition autour de la calligraphie. Le travail est enregistré dans leur espace personnel de l’ENT et sera utilisé pour illustrer visuellement leur conte sur le blog.
Séance 8 : Créer la bande-son.
Durée : 2 heures, en salle multimedia
En cours de musique, les élèves ont enregistré des phrases sonores et des chants d’inspiration orientale. Les fichiers ont été installés dans l’espace commun de travail sur l’ENT du collège.
A l’aide du logiciel Audacity, les élèves, toujours par groupe de 2, importent et insèrent des éléments sonores à leur enregistrement de conte.
Un temps est nécessaire, à l’aide d’un video-projecteur, pour expliquer le fonctionnement du logiciel.
Finalisation du travail :
Afin de ne pas prolonger la séquence, j’ai choisi de réaliser moi-même le montage son-images (zellige, calligraphie et dessins réalisés en cours d’arts plastiques) des contes, au lieu de faire faire ce travail aux élèves.
Les réalisations sont déposées sur un blog afin que les élèves puissent découvrir ce que les autres groupes ont réalisé.