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BTS AM : présentation d’un exemple de mise en œuvre de l’atelier-métier

10 / 11 / 2011 | le GREID Lettres


 

Professeur d’Economie-Gestion : Nathalie Portois
Professeur de Culture Générale et Expression : Christine Ceiner
Lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois, académie de Créteil 

I) Que sont les ateliers métier en BTSAM ?

1) Objectifs

Il s’agit d’un espace pédagogique d’enseignement conjoint entre un professeur d’Economie-Gestion et un professeur de Culture Générale et Expression : leur rôle est de développer les compétences langagières et relationnelles utiles dans la vie professionnelle de l’assistant de manager. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un cours puisque les étudiants doivent déjà connaître les notions de F1. 
F1 désigne ici la spécialité enseignée « Soutien à la Communication et aux Relations internes et externes » par le professeur d’Economie-Gestion en atelier métier.
 
Les ateliers métier visent donc à la consolidation des acquis de F1, comme de CGE, et au développement de compétences professionnelles. Par exemple, ces compétences serviront aux futurs assistants à informer correctement un supérieur hiérarchique, négocier des prix avec un fournisseur, calmer un client mécontent. Le dernier objectif de ces ateliers métiers, et non des moindres, consiste à préparer à l’épreuve continue E4.
 
Pour les deux enseignants, il s’agit donc de prendre en compte la diversité des cultures des élèves et de réduire l’écart par rapport au monde de l’entreprise, en termes de pratiques et de langage.
 

2) Modalités

Les contenus de ces ateliers se réfèrent à un ensemble de quatre thèmes qui doivent être traités en Culture Générale et/ou en Langues vivantes sur les deux années du BTS assistant de manager.
1- accueil et information
2- interculturalité
3- négociation
4- conflit
 
La co-animation est une expérience enrichissante pour les professeurs dans la mesure où elle fait naître des idées et constitue une pratique nouvelle et stimulante. On ne sépare pas la classe en deux demi-groupes organisés par matière, selon le référentiel. Il s’agit de croiser deux perspectives complémentaires en enseignant ensemble. Le partage des savoirs se fait depuis la construction en commun des séquences, mais ce fait requiert une certaine habitude. Pour les étudiants, il s’agit aussi d’apprendre par l’exemple ce qu’est un travail collaboratif : les assistants de manager seront amenés à le pratiquer souvent.
 
 

II) Problématique littéraire pour des compétences professionnalisantes

 
L’enseignant de CGE s’appuie sur des textes littéraires et sur des œuvres artistiques pour développer ces compétences professionnalisantes. La littérature est alors un vivier d’expériences potentielles à partir duquel les étudiants analysent des situations et confrontent des solutions.
Il s’agit tout d’abord de trouver sa place et, donc, de réfléchir au statut de la culture littéraire et artistique dans ce cadre. La culture de l’écrit aide au déchiffrement du monde, elle favorise l’éveil de l’esprit critique. C’est pourquoi, l’enseignant ne propose pas des textes comme des monuments à admirer. Ces textes illustrent des situations qui posent un problème, ainsi l’incipit de Madame Bovary montre les éléments déclencheurs d’une situation conflictuelle. L’enseignant de F1 fait le parallèle avec une situation professionnelle, chacun est alors dans son champ de compétence.
Il s’agit ensuite de se décentrer. Le professeur de CGE reste un enseignant de littérature, mais dans les ateliers métiers, l’étude du style n’est pas un objectif en soi, elle apporte un éclairage sur un aspect de la situation représentée. Il convient donc que l’enseignant de Lettres fasse l’effort de comprendre les rudiments de la discipline F1 pour choisir certains aspects stylistiques ou génériques pertinents dans un texte, ou un tableau.
 
 

III) La co-évaluation et l’examen continu E4

1) Comment évaluer ensemble ?

L’évaluation des élèves se fait par les deux enseignants, qui décident ensemble de la note. Il existe plusieurs difficultés dont la recherche de critères d’évaluation pertinents : pour évaluer, le professeur de français ne peut s’en tenir au seul critère de la qualité langagière, il assimile« l’esprit de l’épreuve E4 ».
 

2) L’ Examen continu E4

Les ateliers métiers débouchent sur une épreuve orale intitulée E4, en CCF (évaluation continue par les deux professeurs). Les professeurs lisent plusieurs situations de communication, présentées sous forme de rapport. Ils ont préparé chez eux une variante, soit que le professeur de F1 se charge d’étoffer les pistes du collègue de CGE, soit que tous deux se sentent suffisamment aguerris pour se répartir les dossiers de situations initiales.
La préparation de ces variantes, pour l’enseignant de CGE, s’apparente à l’invention d’un dialogue de théâtre avec des contraintes de vraisemblance !
Les situations de départ ont été vécues ou observées par l’élève pendant leur stage. 
Le jour J, le candidat arrive avec ses fiches. Le jury lui indique celle à présenter oralement et la variante proposée. Pendant 20 minutes, le candidat prépare la présentation de sa situation initiale, et son propre« rôle » pendant la variante. Il fait devant le jury une analyse orale structurée de sa situation de départ. Par exemple, un conflit à propos des congés d’été entre deux salariés. Ensuite, le jury (un membre ou les deux) joue la variante avec lui. Enfin, le candidat analyse cette simulation. L’épreuve terminée, le jury s’entend sur la note d’où le rapport direct avec la manière d’évaluer en ateliers métier.
 

IV Envoi final

Quelques propositions pour les ateliers métiers sont présentées ici, j’espère qu’elles seront utiles.
 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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