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La lexicométrie au service de l’appropriation d’un texte littéraire

27 / 06 / 2019 | le GREID Lettres




par Joanna MARQUES, professeure de lettres modernes au collège R. Doisneau, Clichy-sous-Bois
 

Niveau(x) : collège (3e)
 
Objectifs :
- Elaborer une interprétation de textes littéraires
- Participer de façon constructive à des échanges oraux
 
Contexte 
Dans le cadre d’une séquence sur l’écriture de la guerre en 3e, cette séance vise à initier les élèves à la démarche d’analyse d’un texte en leur demandant d’en sélectionner les mots les plus représentatifs et justifier leurs choix. Cette activité se fait avec un outil de comptage qui met visiblement en valeur les mots selon leurs occurrences mais amène les élèves à comprendre la démarche analytique qu’ils pourront poursuivre sans outil. La séance fait débattre les élèves sur le texte, justifier des choix d’interprétation.
 
Supports :

Durée : 1h voire 1h30

Démarches et activités :
 
Le texte étudié est collé dans le site https://nuagedemots.co/ qui classe les mots du texte selon leur occurrences (les élèves peuvent le faire en autonomie, mais si le matériel ne le permet pas, le professeur peut créer un document à partir des résultats à photocopier aux élèves comme support de travail).
Après un moment de travail individuel, les élèves doivent choisir par groupe les cinq mots les plus représentatifs du texte et justifier leurs choix. S’ils travaillent directement sur le site, ils peuvent sélectionner les mots à conserver pour en faire un nuage de mots.
Cette sélection peut être écrite pour chaque groupe ou présentée à l’oral à la classe.
 
Outils numériques :

Site https://nuagedemots.co/

 Apport spécifique du numérique : 

L’outil de comptage numérique met en évidence rapidement les mots les plus répétés. Il permet de visualiser ces représentations et d’amorcer une réflexion. L’objectif sur un texte court est que les élèves comprennent la démarche et puissent se passer ensuite de l’outil numérique, qui est ici facilitateur. Mais sur de plus longs extraits, œuvres intégrales par exemple, les outils de comptage permettent de riches analyses sur l’œuvre.

 


Dans le cadre d’une séquence de 3e « Les mots de la guerre », les élèves ont déjà lu un texte d’Henri Barbusse. Le texte étudié dans cette séance est un extrait de Cris de Laurent Gaudé, disponible sur le site centenaire.org : http://centenaire.org/fr/texte-6-laurent-gaude-cris-extrait
Le texte a été découvert en classe et un premier travail de compréhension mené. Il n’est pas inconnu des élèves pour cette séance, qui a pour objectif d’en affiner l’interprétation.
 
La consigne de la séance est donnée aux élèves : ils vont devoir choisir les cinq mots du texte qui l’illustrent le mieux d’après eux et justifier chaque choix de mots. Pour les aider, le texte est analysé par un simple site de nuages de mots qui compte les occurrences de chaque mot dans le texte.
 
Ainsi le texte est copié sur le site nuagedemots.co ce qui donne le résultat suivant :

 
Ce travail peut être mené en amont par le professeur qui colle le résultat obtenu sur un document texte à photocopier et fournir aux élèves, s’ils n’ont pas l’équipement numérique nécessaire.

 
 
Une fois le comptage des mots faits par le site, les résultats sont rapidement commentés à l’oral avec les élèves : les mots « ai », « me », « je », « mon » sont très présents car il s’agit d’un texte à la première personne. Mais va-t-on les sélectionner comme mots illustrant le texte ? Le choix appartient aux élèves et ils devront le justifier.
 
La première partie de l’analyse se fait individuellement. Chaque élève choisit ses cinq mots et écrit une justification. Le retour au texte est indispensable : l’outil de comptage ne se substitue pas à la lecture précise du texte, il amène au contraire à relire le texte, vérifier ses hypothèses. Les élèves peuvent retrouver rapidement les mots dont ils veulent vérifier le contexte grâce à une version numérique du texte et l’outil de recherche du navigateur (CTRL+F), certains élèves préfèrent la version papier du texte pour travailler.

 
 
La seconde partie se fait en groupe : les élèves confrontent leurs choix, en discutent et les justifient. Ce moment a été l’occasion pour le professeur de se rendre compte que le texte n’avait parfois pas été compris lors de la séance précédente. Les élèves se l’expliquent entre eux, cela occasionne des débats riches. Un groupe a défendu le mot « golem », présent une seule fois dans le texte mais néanmoins central.

 
 
 
La dernière étape est la restitution. Chaque groupe écrit ses choix justifiés. La production est copiée sur le cahier de chaque élève du groupe. Le site peut permettre de choisir les trois mots afin d’en faire un nuage de mots. Chaque groupe peut partager à l’oral sa sélection, ce qui allonge le temps nécessaire à la séance.
 
Enfin, un moment est gardé en fin de séance pour un retour avec les élèves. Ainsi les élèves comprennent que les mots les plus présents ne sont pas forcément les plus centraux, réfléchissent au thème, etc. Sur ce texte sur la guerre, nous remarquons qu’il y a très peu de mots appartenant à son champ lexical. Une démarche d’analyse de texte est amorcée. Nous discutons de la démarche, qui peut être faite sans outil pour des textes courts : c’est ce que nous ferons à la séance suivante, sur le texte « Merveille de la guerre » d’Apollinaire, dont le mot le plus présent est « beau », curieux pour un poème sur la guerre …
 
 
 

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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