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Étudier un thème à travers un ensemble de contes

20 / 06 / 2007 | le GREID Lettres



LA FORET, LE CHATEAU ET LA FONTAINE DANS LES CONTES PERRAULT

Résultat dela recherche dans Basile pour "château", "fontaine" et "forêt", dans le genre " conte ", sur un corpus réduit aux contes de Perrault. A chaque fois, on a relevé la phrase dans laquelle se trouvait le mot.

LE CHATEAU

La Belle au bois dormant

"Au bout de quinze ou seize ans, le roi et la reine étant allés à une de leurs maisons de plaisance, il arriva que la jeune princesse courant un jour dans le château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu’au haut d’un donjon, dans un petit galetas où une bonne vieille étoit seule à filer sa quenouille."

"Elle approuva tout ce qu’il avoit fait ; mais, comme elle étoit grandement prévoyante, elle pensa que quand la princesse viendroit à se réveiller, elle seroit bien embarrassée toute seule dans ce vieux château : voici ce qu’elle fit. Elle toucha de sa baguette tout ce qui étoit dans ce château, (hors le roi et la reine) gouvernantes, filles d’honneur, femmes de chambre, gentilshommes, officiers, maîtres-d’hôtel, cuisiniers, marmitons, galopins, gardes, suisses, pages, valets de pied ; elle toucha aussi tous les chevaux qui étoient dans les écuries, avec les palfreniers, les gros mâtins de la basse-cour, et la petite Pouste, petite chienne de la princesse, qui étoit auprès d’elle sur son lit."

"Alors le roi et la reine, après avoir baisé leur chère enfant sans qu’elle s’éveillât, sortirent du château, et firent publier des défenses à qui que ce soit d’en approcher. Ces défenses n’étoient pas nécessaires ; car il crût dans un quart d’heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y auroit pu passer : ensorte qu’on ne voyoit plus que le haut des tours du château, encore n’étoit ce que de bien loin. Chacun lui répondit selon qu’il en avoit ouï parler : les uns disoient que c’étoit un vieux château où il revenoit des esprits ; les autres, que tous les sorciers de la contrée y faisoient leur sabbat. La plus commune opinion étoit qu’un Ogre y demeuroit, et que là il emportoit tous les enfans qu’il pouvoit attraper, pour les pouvoir manger à son aise et sans qu’on le pût suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois. Le prince ne savoit qu’en croire, lorsqu’un vieux paysan prit la parole, et lui dit : mon prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai ouï dire à mon père, qu’il y avoit dans ce château une princesse, la plus belle qu’on eût su voir ; qu’elle y devoit dormir cent ans, et qu’elle seroit réveillée par le fils d’un roi, à qui elle étoit réservée."

"Il marche vers le château qu’il voyoit au bout d’une grande avenue où il entra ; et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne l’avoient pu suivre, parce que les arbres s’étoient rapprochés dès qu’il avoit été passé."

"Les violons et les hautbois jouèrent de vieilles pièces, mais excellentes, quoiqu’il y eût près de cents ans qu’on ne les jouât plus ; et après soupé, sans perdre de tems, le grand aumônier les maria dans la chapelle du château, et la dame d’honneur leur tira le rideau."

"Mais quand le roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et qu’il se vit le maître, il déclara publiquement son mariage, et alla en grande cérémonie querir la reine sa femme dans son château."

"Un soir qu’elle rodoit à son ordinaire dans les cours et basse-cours du château, pour y halener quelque viande fraîche, elle entendit dans une salle basse le petit Jour qui pleuroit, parce que la reine sa mère le vouloit faire fouetter, à cause qu’il avoit été méchant ; et elle entendit aussi la petite Aurore qui demandoit pardon pour son frère."

 

Le maître chat ou le chat botté

"Le maître chat arriva enfin dans un beau château, dont le maître étoit un ogre, le plus riche qu’on ait jamais vu ; car toutes les terres par où le roi avoit passé étoient de la dépendance de ce château. Le chat eut soin de s’informer qui étoit cet ogre, et ce qu’il savoit faire, et demanda à lui parler, disant qu’il n’avoit pas voulu passer si près de son château, sans avoir l’honneur de lui faire la révérence."

"Cependant le roi, qui vit en passant le beau château de l’ogre, voulut entrer dedans. Le chat, qui entendit le bruit du carrosse qui passoit sur le pont-levis, courut au devant, et dit au roi : Votre majesté soit la bien venue dans le château de M. le marquis de Carabas."

 

Adroite Princesse, ou Aventures de Finette

"Un jour, comme Finette étoit occupée dans sa chambre à quelque joli ouvrage, ses sours, qui étoient à la fenêtre, virent au pié de leur tour une pauvre femme vêtue de haillons déchirés, qui leur crioit sa misère fort pathétiquement ; elle les prioit à mains jointes de la laisser entrer dans leur château, leur représentant qu’elle étoit une malheureuse étrangère qui savoit mille sortes de choses, et qu’elle leur rendroit service avec la plus exacte fidélité."

"Cependant la nouvelle officière des princesses fit cent tours dans le château, sous prétexte de leur service, mais en effet pour observer la disposition du dedans : car, madame, je ne sais si vous ne vous en doutez point déjà ; mais cette gueuse prétendue étoit aussi dangereuse dans le château, que le fut le comte Ory dans le couvent où il entra déguisé en abbesse fugitive."

"En examinant le château, ce prince remarqua qu’il étoit facile aux princesses de se faire entendre des passans, et il en conclut qu’il devoit rester dans son déguisement pendant tout le jour, parce qu’elles pourroient bien, si elles s’en avisoient, appeler du monde et le faire punir de son entreprise téméraire."

"Ensuite ils sortirent tous deux de cette chambre, et s’en allèrent à l’office du château, où ils trouvèrent toutes sortes de rafraîchissemens ; car le corbillon en fournissoit toujours les princesses d’avance."

"Enfin le prince et la princesse mangèrent ensemble de fort bon accord ; et, après qu’ils eurent achevé, Riche-cautèle demanda à aller voir le bel appartement du château : il donna la main à la princesse, qui le mena dans ce lieu ; et, quand il y fut, il recommença à exagérer la tendresse qu’il avoit pour elle, et les avantages qu’elle trouveroit en l’épousant."

"Quand ce prince perfide eut enfermé Babillarde, il alla dans toutes les chambres du château les unes après les autres ; et, comme il les trouva toutes ouvertes, il conclut qu’une seule, qu’il voyoit fermée par dedans, étoit assurément celle où s’étoit retirée Finette. "

"Il ne fut pas plutôt éloigné, que Finette courut faire un lit sur le trou d’un égoût qui étoit dans une chambre du château : cette chambre étoit aussi propre qu’une autre ; mais on jetoit dans le trou de cet égoût, qui étoit fort spacieux, toutes les ordures du château."

"Elles parcoururent toutes les chambres du château, sans trouver la sour ; enfin, Finette s’avisa qu’elle pouvoit bien être dans l’appartement du jardin : elles l’y trouvèrent en effet, demi-morte de désespoir et de foiblesse ; car elle n’avoit pris aucune nourriture de la journée."

"Néanmoins, à force de se tourmenter, il trouva l’issue de l’égoût, qui donnoit dans une rivière assez éloignée du château. Il trouva moyen de se faire entendre à des gens qui pêchoient dans cette rivière, dont il fut tiré dans un état qui fit compassion à ces bonnes gens."

"Il se douta des suites de ses deux mariages, et, pour tenter les princesses malades, il fit porter sous les fenêtres de leur château, de grandes caisses remplies d’arbres tout chargés de beaux fruits."

"Finette, après s’être dégagée de l’effroyable danger qu’elle avoit couru, avoit encore regagné heureusement le château où elle avoit laissé ses sours, et n’y fut pas long-tems sans être livrée à de nouveau chagrins."

"Pour commencer la punition des princesses, la Fée les mena dans une gallerie de son château enchanté, où elle avoit fait peindre l’histoire d’un nombre infini de femmes illustres, qui s’étoient rendues célèbres par leurs vertus et par leur vie laborieuse."

"Nonchalante ne put résister au désespoir qu’elle eut de mener une vie si peu conforme à ses inclinations : elle mourut de chagrin et de fatigue Babillarde, qui trouva moyen, quelque tems après, de s’échapper la nuit du château de la Fée, se cassa la tête contre un arbre, et mourut de cette blessure entre les mains des paysans."

 

LA FORET

La Belle au Bois Dormant

"Le prince lui dit, qu’en chassant il s’étoit perdu dans la forêt, et qu’il avoit couché dans la huche d’un charbonnier, qui lui avoit fait manger du pain noir et du fromage."

Les fées

"La pauvre enfant s’enfuit, et alla se sauver dans la forêt prochaine."

Le petit Chaperon rouge

"En passant dans un bois, elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n’osa, à cause de quelques bûcherons qui étoient dans la forêt."

Le petit Poucet

"Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où, à dix pas de distance, on ne se voyoit pas l’un l’autre."

"Il leur dit donc : ne craignez point, mes frères, mon père et ma mère nous ont laissés ici, mais je vous remènerai bien au logis ; suivez-moi seulement. Ils le suivirent, et il les mena jusqu’à leur maison, par le même chemin qu’ils étoient venus dans la forêt."

"Mais aussi, Guillaume, c’est toi qui les as voulu perdre ; j’avois bien dit que nous nous en repentirions : que font-ils maintenant dans cette forêt ? Hélas ! mon dieu, les loups les ont peut-être déjà mangés : tu es bien inhumain d’avoir perdu ainsi tes enfans."

"Ils se mirent à table, et mangèrent d’un appétit qui faisoit plaisir au père et à la mère, à qui ils racontoient la peur qu’ils avoient eue dans la forêt, en parlant presque, toujours tous ensemble."

"Le père et la mère les menèrent dans l’endroit de la forêt le plus épais et le plus obscur, et dès qu’ils y furent, ils gagnèrent un faux-fuyant et les laissèrent là."

"Les voilà donc bien affligés ; car plus ils s’égaroient, et plus ils s’enfonçoient dans la forêt."

"Le petit Poucet grimpa au haut d’un arbre pour voir s’il ne découvriroit rien : ayant tourné la tête de tous côtés, il vit une petite lueur comme d’une chandelle, mais qui étoit bien loin par-delà la forêt."

"Le petit Poucet lui dit, qu’ils étoient de pauvres enfans qui s’étoient perdus dans la forêt, et qui demandoient à coucher par charité."

" Il est bien sûr que les loups de la forêt ne manqueront pas de nous manger cette nuit, si vous ne voulez pas nous retirer chez vous ; et cela étant, nous aimons mieux que ce sot monsieur qui nous mange ; peut-être qu’il aura pitié de nous, si vous voulez bien l’en prier."

 

LA FONTAINE

Les Fées

"Un jour qu’elle étoit à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire."

"Oui-dà, ma bonne mère, dit cette belle fille ; et rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine, et la lui présenta, soutenant toujours la cruche, afin qu’elle bût plus aisément."

"Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine."

"Tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sour quand elle parle : ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement."

"Elle ne fut pas plutôt arrivée à la fontaine, qu’elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire ; c’étoit la même Fée qui avoit apparu à sa sour, mais qui avoit pris l’air et les habits d’une princesse, pour voir jusqu’où iroit la malhonnêteté de cette fille."

Peau d’Ane

"Un jour qu’assise près d’une claire fontaine, où elle déploroit souvent sa triste condition, elle s’avisa de s’y mirer, l’effroyable peau d’âne, qui faisoit sa coiffure et son habillement, l’épouvanta."

 

 
Directeur de publication :
A. David
Secrétaire de rédaction :
C. Dunoyer

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