Travailler au brouillon un oral via la transcription
par Laure Theoden, enseignante au collège La Cerisaie et au lycée Robert Schuman à Charenton-le-Pont
Dans le cadre de cours en ECLA (Enseignement Conjoint des Langues Anciennes), des élèves de Première et de Terminale enregistrent des échanges oraux en lien avec les objets d’étude « Masculin, Féminin » et « Leçons de sagesse antique », afin de s’approprier les notions vues dans la séquence et les rendre accessibles hors de la classe. Ils passent par une étape d’oral retranscrit.
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Ressources mises à disposition des élèves
Les cours réalisés en classe et les ressources extérieures, disponibles aussi dans l’ENT.
Document A : sommaire de la séquence « Atteindre le bonheur, mais comment ? » en Terminale ECLA
Les exposés des élèves, réunis dans l’outil Frise Chronologique dans l’ENT et sur l’espace commun, ainsi que les notes prises individuellement. La frise est établie par l’ensemble de la classe.
Document B : détail de la frise chronologique commune aux Terminales ECLA dans l’ENT Île de France (outil frise chronologique)
Déroulement des activités
Les élèves disposent des ressources de la séquence, de leurs notes, des exposés faits et pris en note. Ils peuvent se rendre sur l’ENT pour retrouver les documents vus en cours.
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Consignes | Choix des élèves |
Terminale | En vous appuyant sur votre travail et les ressources de la séquence, créez en groupe une capsule audio sur « Qu’est-ce que le bonheur ? » | Travail en groupe d’affinités, de 2 à 5 élèves, audios courts sous forme d’échanges. |
Première | Créez un audio qui rend compte de votre réflexion sur la séquence « Mélange des genres » | Travail de classe (10 élèves sur 13 font un audio commun) sous format d’émission. |
Une fois les consignes données, les élèves de Terminale choisiront de reprendre les idées sur le bonheur du philosophe qu’ils ont présenté à la classe et de se mettre en groupe par affinité.Une fois la répartition des rôles faite, ils organisent à l’écrit un brouillon du déroulé, du contenu de leurs interventions, en idées et mots clefs. Ils échangent ensuite avant enregistrement, consigne qui n’est pas suivie par tous les groupes : certains rédigent le brouillon comme un écrit et n’ont pas le temps ensuite d’oraliser avant enregistrement.
Lors de la séance suivante, celle du premier enregistrement, les élèves doivent activer la transcription sur l’ordinateur. Pour les groupes qui n’en ont pas apporté, la consigne évolue : il faut s’enregistrer sur un téléphone portable avec la fonction dictaphone et faire la transcription avec un outil en ligne ensuite, de type amberscript ,dont les premières minutes sont gratuites.
Les élèves travaillant sur ordinateur reprennent la transcription automatique pour signaler les changements d’interlocuteurs et faire des corrections sur les mots mal transcrits.
Ils visualisent et évaluent ensuite la cohérence de l’ensemble, la pertinence des propos, les marques d’hésitation, de répétitions et au final l’écart entre le brouillon préparatoire et son oralisation.
Document C : photographie d’une élève travaillant pour l’enregistrement de la version finalisée. Elle écoute le premier audio et apporte des modifications sur la transcription.
Document D : détail du travail de reprise d’un groupe sur sa transcription.
L’enregistrement final s’est fait plusieurs semaines plus tard pour la classe de Première, afin de mettre à distance le premier enregistrement et de mettre à profit le travail de préparation fait sur l’oral en français ainsi que les apports de la séquence suivante, autour de la rhétorique.
Pour la classe de Terminale, il a été donné à faire hors classe car les vacances coupaient la dynamique. Mais au retour des vacances, beaucoup n’avaient pu se voir, donc il a été fait pour quasiment tous en classe.
Limites
Le choix d’un délai entre les deux enregistrements n’a pas été payant pour les Première, qui se sont sentis coupés dans leur élan. Les apports rhétoriques de la séquence suivante n’ont pas été réinvestis, les élèves n’ont pas vu d’apport à revenir sur le travail de synthèse d’une séquence précédente.
Le temps de relecture et de correction formelle (changements d’interlocuteurs, mots mal reconnus, ponctuation…) de la retranscription pour les élèves travaillant avec les outils de dictée sur ordinateur est variable. Dans le cas d’une mise en oeuvre trop longue , il a été nécessaire de la terminer hors classe. Toutefois cette phase de travail a permis a permis une première relecture de leur brouillon oral et des échanges immédiats..
Malgré les consignes données, des élèves de Terminale ont lu leur brouillon écrit lors du premier enregistrement au lieu de l’oraliser. Le travail sur la retranscription était alors vain. Dans ce cas, la distinction entre discours oral et écrit a été reprise et les notes autorisées pour l’enregistrement final réduites à des mots clefs. Toutefois les deux élèves concernés ont contourné l’exercice en apprenant leurs textes par cœur…
Document E : extrait d’un travail de Terminale : "Qu’est-ce que le bonheur ?"
Bilan
Mener l’activité dans son ensemble sans l’interrompre sera la meilleure option, a fortiori si elle est présentée et mise en place en fin de séquence.
Les élèves ont montré de l’autonomie, de l’intérêt , parfois de l’enthousiasme vis-à-vis de l’activité. Ils ont travaillé en groupe avec efficacité : la transcription de l’oral a permis à leurs échanges de se concentrer sur des éléments précis à modifier ou améliorer.
Certains m’ont dit plus tard dans l’année s’enregistrer à la maison puis se réécouter afin de s’entraîner pour les épreuves orales en prenant en note leurs remarques, des élèves de Terminale ont réécouté des audios pour réviser la notion de bonheur en lien avec la Philosophie.